Algérie

Passe d'armes entre Merkel et Dilma sur fond de crise


Les banques centrales des pays développés ont injecté dans leurs systèmes financiers 8,8 trillions de dollars US en un peu moins de trois ans. Cela a eu pour effet, selon le journal Estadao, de diviser la communauté internationale sur la gestion de la crise.Les premières critiques sont venues des pays émergents. Le Brésil par la voix de sa Présidente Dilma Roussef a parlé de « tsunami monétaire » qui représente quatre fois le PIB du Brésil.
En visite de trois jours en Allemagne la Présidente du Brésil a profité de son séjour pour décrier « La politique monétaire expansionniste des pays développés » et la masse monétaire qui a généré une bulle spéculative.
Les grands quotidiens brésiliens comme O Globo, Estadao et Folha ont largement couvert le séjour de la Présidente Dilma dans la plus forte économie d'Europe. Ses déclarations ont pris l'allure d'une passe d'armes entre les deux leaders régionaux, Angela Merkel et Dilma Rousseff.
Le ralentissement de la croissance économique du Brésil à 2,7% en 2011, après avoir atteint une croissance record de 7,5% au terme de l'exercice 2010, serait, selon Dilma, en grande partie du à la crise des pays riches.
« Je reconnais que la politique de taux de change est un mécanisme de défense, mais vous ne faites que gagner du temps. Ce que le Brésil veut montrer c'est que cette forme concurrentielle de protection par le politique de change est une forme artificielle de protection de marché. Nous sommes une économie souveraine. Nous allons prendre toutes les mesures pour nous protéger », a déclaré lundi matin la Présidente aux journalistes présents à Hanovre.
Les mesures prises pour réduire l'entrée du dollar dans le pays consisteraient, selon O Globo, à augmenter les taxes sur les opérations financières
La Présidente Dilma a par ailleurs affirmé que les politiques de change ont eu un effet extrêmement néfaste sur les économies émergentes : « Je pense que les pays développés ne doivent pas pratiquer des politiques monétaires expansionnistes mais des politiques d'investissement. Parce que l'investissement n'améliore pas seulement la demande interne mais ouvre aussi des perspectives pour nos produits ».
La chancelière Merkel a, quant à elle, pointé du doigt le protectionnisme brésilien. « Nous allons discuter des préoccupations de chacun. La Présidente a évoqué un tsunami de liquidités, nous regardons de notre côté où sont les mesures de protections unilatérales. »
Pour mettre fin aux échanges peu diplomatiques, Merkel a déclaré que l'Allemagne avait reçu des garanties du Brésil pour une recapitalisation du FMI en échange d'une meilleure représentation des pays émergents dans la direction du Fonds.
De notre correspondant au Brésil, Mehdi Cheriet
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)