Passation de
marché contraire à la réglementation et abus de fonction. Tels sont les chefs
d'accusation sous lesquels comparaissaient, devant le tribunal correctionnel
d'Oran, l'ex-coordinateur régional d'Algérie Poste, cadre en retraite, et
l'actuel chef du service des moyens généraux. Au cÅ“ur du dossier, une opération
de réhabilitation et de remise à niveau du bureau de poste Saim Mohamed (ex-St
Charles), sis au centre-ville. En substance, il est reproché aux responsables
mis en cause d'être passés outre la procédure d'appel d'offres dans l'octroi de
ce marché public d'une enveloppe de 10 millions de DA. La « mauvaise » qualité
des travaux exécutés est également mise à l'index dans le dossier d'accusation.
C'est l'ex-directeur territorial d'Algérie Poste qui est à l'origine de
l'action mise en mouvement, en mars 2008, par le parquet à l'encontre des deux
responsables sus-cités ainsi que le maître d'Å“uvre (le bureau d'étude) et
l'exécutant (l'entrepreneur). L'information judiciaire, diligentée par le juge
d'instruction, s'est soldée par un non-lieu général, avant que la chambre
d'accusation ne « réactive » la procédure qui donnera lieu à des inculpations
et au renvoi de l'affaire devant le tribunal. Au procès, la défense a soutenu
que les mis en cause n'avaient fait qu'appliquer à la lettre les directives de
leur hiérarchie supérieure, la direction générale d'Algérie Poste, dans le
cadre d'un programme national visant la réhabilitation et la modernisation de
l'ensemble de son réseau. La passation du marché, ont souligné les avocats de
la défense, « s'est faite dans la transparence et dans les règles, en présence
de la commission d'évaluation des offres, qui a eu à traiter des recours et qui
a pu, par ailleurs, réduire le coût du projet de 13 à 10 millions de DA, au
bout d'une négociation avec le BET. » L'un des avocats de la défense a
électrisé l'audience lorsqu'il a demandé, au cours des débats, au tribunal, de
lui donner acte sur le fait que « l'ex-directeur territorial était déjà démis
de ses fonctions sur décision ministérielle suite à son acte de diffamation
envers le wali de l'époque lorsqu'il avait déposé plainte», a-t-il déclaré, précisant
que « la date de suspension est le 9 mars 2008, alors que la date du dépôt de
plainte est le 14 mars 2008.« L'avocat en a demandé acte en vue d'appuyer une
action pour faux et usurpation de qualité à l'encontre de l'ex-directeur
territorial. Ce que ce dernier, cité en témoin, a démenti, soulignant que la
plainte était l'Å“uvre de son successeur au poste. Pour sa part, le représentant
du ministère public a requis une peine de 2 ans de prison ferme, assortie de
500.000 DA d'amende, contre les deux prévenus. Le verdict a été mis en délibéré
pour le 11 novembre prochain.
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Posté Le : 21/10/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Houari Saaïdia
Source : www.lequotidien-oran.com