Dans cet entretien, le directeur général de la marque au Lion revient sur le bilan 2006 et les perspectives pour l’année 2007.
L’exercice 2006 vient de s’achever. Quelle lecture faite-vous de votre bilan commercial ?
Si nous analysons les résultats de l’exercice 2006, nous nous apercevrons qu’au niveau du nombre de véhicules vendus, nous sommes arrivés à près de 16 000 véhicules, un chiffre d’affaires global de 18 millions de dinars dont 16, 4 millions dinars pour les véhicules neufs et 1,6 million de dinars pour les pièces de rechange. Mais si nous regardons de plus près le marché automobile, nous nous apercevrons que nous avons lancé la Peugeot 207, et nous en avons connu une pénurie suite à l’engouement du public. D’ailleurs, le succès enregistré par ce modèle fait que nous manquons toujours de cette gamme de véhicule dont le carnet de commandes mensuel dépasse les 600 unités. Notre maison mère n’a pas été en mesure de nous approvisionner en Peugeot 207, en temps voulu pour la simple raison que nous avions pris le risque de lancer ce véhicule en Algérie deux mois seulement après son lancement mondial en France. Nous nous sommes retrouvés en pleine période d’augmentation de la production. Sachez que de grands pays, comme la Russie pour ne citer que cet exemple, n’ont pas lancé la Peugeot 207 jusqu’à aujourd’hui. Mon choix s’est basé sur le fait que le client algérien est attaché à la marque au lion et qu’il est de notre devoir de mettre à sa disposition le tout dernier-né de la gamme, la 207. Au cours de l’année 2006, nous avons enregistré également un manque du modèle Peugeot 206 suite à une hausse imprévue de la demande. Cette indisponibilité de la 206 est engendrée par la fermeture d’une usine en Angleterre et le transfert de ses moyens de production, ce qui a posé un certain nombre de problèmes.
Et concernant la disponibilité de la pièce de rechange ?
Pour la pièce de rechange, nous avons amélioré notre taux de service. Nous sommes actuellement à un taux de l’ordre de 95%. Au niveau de notre succursale de Mohammadia, nous avons lancé le 6 décembre, le service immédiat en cinq points. Six postes de service immédiat ont été installés et nos postes de travail ont augmenté passant de 12 à 27. Nos clients, qui ont testé cette opération, ont été enchantés par la rapidité et le professionnalisme de nos agents ; c’est pour cela que nous avons décidé de généraliser ce service à l’ensemble du territoire national.
Peugeot Algérie s’est classée 4e en 2006. Quelle analyse faites-vous du marché de l’automobile actuellement ?
Peugeot Algérie était classée, pendant plusieurs années, première en terme de volume. Aujourd’hui, elle est à la quatrième position. Cependant, si nous analysons le marché de l’automobile de plus près, nous nous apercevrons que ce sont les véhicules à bas prix qui ont évolué très fortement. Par contre, le marché traditionnel où la marque Peugeot est très implantée a, quant à lui, régressé d’une manière considérable puisqu’il a perdu huit points. De notre point de vue, la marque Peugeot s’est très bien comportée concernant le marché traditionnel. Nous n’avons aucun souci de position. Nous tentons, depuis deux ans, de suivre notre plan de développement (2003-2008) et de renforcer notre présence à travers les services après-vente. Nous avons lancé une grande opération de mise en place des normes Peugeot. Nos agents agréés sont en train de renouveler leur devanture, d’autres s’installent dans de nouveaux sites. Cela doit demander énormément de travail mais surtout de formation.
Quel est le coût de la main-d’œuvre par heure chez Peugeot Algérie ?
Le coût de la pièce chez Peugeot est le même à travers tous les réseaux de nos agents agréés. Par contre, le coût horaire est laissé à la discrétion de l’agent. La raison est que les coûts au sud du pays, par exemple, sont moins importants que ceux à Alger. Cependant, les véritables difficultés demeurent la formation, puisque nos agents dès qu’ils sont formés cherchent à quitter les lieux ou bien à ouvrir leur propre magasin de réparation. D’ailleurs, Peugeot Algérie possède son école de formation depuis l’ouverture de la filiale en 1992 au sein de son siège central. Nous assurons des formations d’écoute, des formations pour les formateurs, des formations commerciales ainsi que des formations des techniques de vente.
Peugeot Algérie est-elle pénalisée par la pièce de rechange contrefaite ?
Bien évidemment. Peugeot Algérie est pénalisée par la pièce de rechange contrefaite du moment que la marque au lion représente un parc national de plus d’un million de véhicules. L’ importation de ces pièces de rechange profite de ce parc, et le risque est des plus inquiétants. C’est pour cette raison que nous avons lancé plusieurs campagnes de prévention et de sensibilisation à l’intention de notre clientèle contre les risques d’utilisation des pièces qui ne sont pas d’origine.
Le contrôle technique est aujourd’hui imposé au véhicule neuf. Que pensez-vous de cette obligation ?
Jusqu’au jour d’aujourd’hui, cette loi n’est pas encore officielle, et nous pensons que les autorités auront du mal à l’appliquer. Il n’y a pas assez de centres de contrôle technique au niveau national pour prendre en charge un aussi grand parc automobile, et les critères de contrôle technique ne sont pas encore définis.
Quelles sont vos priorités pour 2007 ?
Nous avons de grands chantiers pour cette année et l’un de ces chantiers consiste à faciliter l’accessibilité des véhicules Peugeot aux agents agréés. Nous allons essayer d’avoir un stock au dépôt, et le client pourra ainsi réserver son véhicule et le récupérer une fois qu’il l’aura payé ; le but de cette opération est d’assurer la disponibilité du véhicule le plus près de notre clientèle. Pour le second point, nous avons signé des accords avec la Coface afin d’augmenter la trésorerie de nos agents agréés. Cela permettra d’assurer plus de volume en véhicules légers et un chiffre d’affaires pour les pièces de rechange. Quant au troisième axe, il porte sur la motivation du personnel. Nous avons tracé un plan de formation en partenariat avec le ministère de la Formation professionnelle, le ministère de l’Education nationale français et le conseil national de Franche-Comté pour la création d’un BTS en automobiles. Au niveau interne, nous avons toutes les formations nécessaires que nous mettons en place afin de permettre à notre personnel d’évoluer et d’atteindre des objectifs bien précis. Une sorte de révolution, puisque le personnel doit dépasser le travail d’équipe avec des objectifs bien précis à atteindre.
Le mot de la fin ?
Peugeot Algérie est une marque qui assure la sécurité double airbag minimum de série sur toute la gamme. Peugeot Algérie veut garantir à sa clientèle un accueil et un service de qualité irréprochable répondant aux meilleurs standards internationaux. C’est notre créneau.
Posté Le : 13/02/2007
Posté par : hichem
Ecrit par : Nadir Kerri
Source : www.elwatan.com