Algérie

«Pas su exploiter et promouvoir notre histoire» Mohamed El Korso affirme que la France impose sa lecture



«Pas su exploiter et promouvoir notre histoire»                                    Mohamed El Korso affirme que la France impose sa lecture
Cinquante ans après l'indépendance, qu'avons-nous fait pour notre histoire ' Où sont les archives qu'on dit avoir récupérées '», s'interroge l'historien Mohamed El Korso.
Intervenant lors d'une conférence organisée, hier à Alger, par l'Etablissement arts et culture, il déplore les défaillances dans la prise en charge de l'histoire nationale. «Malheureusement, nous n'avons pas su exploiter cette histoire et la promouvoir pour arracher à la France ce qu'on peut sur le plan politique et économique», a-t-il déclaré, relevant que de l'autre côté de la Méditerranée, la guerre d'Algérie est au centre de tous les enjeux politico-économiques. L'ex-puissance coloniale, a-t-il précisé, n'a pas lésiné sur les moyens pour confisquer «l'histoire de l'Algérie et l'exploiter à son profit». «Le transfert en France de toutes les archives de l'Algérie colonisée est un des moyens les plus efficaces utilisé pour prendre en otage l'histoire, qui est devenue l'apanage des plumes françaises et une carte électorale à jouer à chaque élection dans l'Hexagone. La guerre d'Algérie est devenue une affaire franco-française», explique-t-il.
Mohamed El Korso relève également que, contrairement à l'Algérie, la France préparait le cinquantenaire de l'indépendance de l'Algérie depuis deux ans. «La machine est mise en branle à travers la diffusion des films et documentaires sur les chaînes françaises. Il y a une sérieuse tentative de priver les Algériens de leur histoire», souligne-t-il. L'historien revient, par la même occasion, sur la loi glorifiant le colonialisme (2005) qui, selon lui, n'est pas «un accident de l'histoire». «La préparation de cette loi ne date pas de 2005. Les officiers français et certains chercheurs ont entamé ce travail depuis le XIXe et début du XXe siècles. Ce travail consiste à blanchir l'armée coloniale et l'organisation terroriste OAS», explique-t-il. En Algérie, la loi criminalisant le colonialisme, bloquée par le gouvernement, est venue, indique-t-il, «très en retard».


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)