Pas moins de sept partis sont en lice pour s'adjuger l'APC Aïn Bénian, la cité de toutes les convoitises

De l'avis de beaucoup, la partie se jouera essentiellement entre les trois ténors qui ont présidé, durant le précédent mandat, aux destinées de la commune : le FFS, le FLN et le RCD.
La ville touristique de la côte-ouest algéroise, Aïn Bénian, n'a pas volé sa réputation de fief des démocrates. Et pour cause, pas un seul parti islamiste n'a réussi à y présenter une liste pour les élections locales du 29 novembre. Une véritable première dans la wilaya d'Alger ! Pour autant, l'APC d'Aïn Bénian sera âprement disputée par pas moins de sept formations politiques : trois partis démocrates (FFS, RND, PT), deux partis proches du pouvoir (FLN, RND) et deux nouveaux venus sur la scène locale, le FNA et le PNSD. Mais de l'avis de beaucoup, la partie se jouera essentiellement entre les trois ténors qui ont présidé, durant le précédent mandat, aux destinées de la commune : le FFS, le FLN et le RCD. Quant au RND et au PT, ils seront les outsiders, même si les candidats de ces deux formations croient en leur bonne étoile. Aussi, pour défricher les sentiers qui mènent à la tête de l'APC, chaque parti s'est donné une stratégie en misant sur ses atouts propres.
Le RCD mise sur la jeunesse et la compétence
Sans amoindrir de la valeur de ses autres candidats, le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) semble miser beaucoup sur sa tête de liste, Kamel Benazzou. Enfant d'Aïn Bénian, ce jeune cadre de la santé est un militant de la première heure qui a fait l'essentiel de son parcours dans le mouvement associatif et sportif et qui a engrangé une expérience de gestion puisqu'il a été, lors du mandat précédent, vice-président chargé de l'urbanisme. 'On a déjà fait un mandat, on a un bilan à faire valoir en matière de travaux et de projets, mais aussi de l'accueil des citoyens et la prise en charge de leurs doléances", assure M. Benazzou qui considère que la spécificité de la liste du RCD réside dans la jeunesse et la compétence de ses candidats. Dans la mise en 'uvre de son programme (réaménagement du Front de mer, réhabilitation de la zone touristique, réhabilitation et modernisation du centre-ville, etc.), le RCD compte associer les citoyens par le biais de comités de quartier. Pour réaliser leur ambition de rafler la majorité des sièges, les candidats du RCD n'ont pas lésiné sur les moyens : ils ont ouvert 8 permanences et animé chaque jour deux à trois rencontres de proximité. La population est-elle intéressée par la campagne du parti ' 'Nous avons des échos très favorables de tous les quartiers", se félicite M. Benazzou.
Le FFS table sur une équipe pluridisciplinaire pour imposer le changement
Bien présent à Aïn Bénian, le Front des forces socialistes (FFS) compte lui aussi déloger le FLN de l'APC en tablant sur 'une équipe pluridisciplinaire ayant une expérience avérée dans le domaine de la gestion", souligne Lakhdar Saïdi, 2e sur la liste, président de la section communale du parti. 'L'axe prioritaire de notre campagne est la mobilisation de la population pour un changement significatif à la tête de l'APC. C'est-à-dire l'innovation dans les méthodes de gestion et l'association de tous les acteurs de la société. Nous avons basé sur la sincérité et la transparence dans la gestion", explique-t-il. Comme son collègue du RCD, M. Saïdi s'est réjoui de l'accueil réservé par la population aux candidats de son parti. 'Les candidats du FFS ont reçu des échos extrêmement favorables", soutient-il. La dissidence au sein du parti n'aura-t-elle pas des répercussions sur son résultat ' 'La dissidence est aujourd'hui dépassée. On est allé à ces élections en rangs unis. Il y a un consensus quasi total sur la liste présentée. Il n'y a pas le feu à la maison", rétorque-t-il, se montrant très optimiste quant aux chances du FFS de sortir vainqueur. 'C'est une compétition ouverte mais nous avons confiance en nous", estime M. Saïdi. Le RND fonde ses espoirs sur l'aura de aâmi Saïd Imounan. Comme en 2007, c'est Saïd Slimani, membre du groupe de musique Imounan et cousin du goléador du CRB et de l'EN, qui drive la liste du Rassemblement national démocratique (RND). 'Notre campagne, on l'a commencée il y a 5 ans. Seul notre bureau est resté ouvert depuis 2007. Avec ce bureau, on leur a fait un délit d'opinion", explique M. Slimani qui se targue d'être un produit de la société civile et assure avoir 'un projet pour Aïn Bénian". 'Nos candidats sont des jeunes pour la plupart dont la moyenne d'âge est de 30 ans et 70% sont des universitaires qui ont une expérience professionnelle importante malgré leur jeunesse, ils sont proposés par la base. La majorité d'entre eux ne sont pas militants mais issus de la société civile." 'On ne fait pas de politique mais du social. On est pour une mairie dans la rue", ajoute-t-il. Même si les adversaires politiques ne donnent pas cher de leur peau, M. Slimani et ses pairs comptent créer la surprise au soir du 29 novembre.
Le Parti des travailleurs (PT), lui, semble compter sur les habitants des haouchs et des bidonvilles pour se faire une place au soleil. 'On a surtout fait de la proximité, j'ai sillonné tous les haouchs ainsi que les bidonvilles 1, 2 et 3 de la commune. Les haouchs manquent de tout (gaz, électricité, route)", assure la tête de liste du PT, Lakhdar Malek, qui se félicite du fait que les candidats de son parti soient des jeunes et des salariés. Pour lui, la partie va se jouer entre le PT et le FFS. La raison ' 'Les gens cherchent celui qui n'a pas déjà géré, ils veulent du changement", explique-t-il.
A C