Pas facile d'être maire

Les mairies sont confrontées à des problèmes de différentes naturesIls étaient une vingtaine sur les 52 maires que compte la wilaya de Béjaïa, à se concerter pour créer un cadre organisationnelIls sont la cible de tous. De l'administration en passant par les populations jusqu'à leurs propres partis, les élus locaux subissent des critiques assez contraignantes et répliquent souvent en accablant à leur tour l'administration à travers son exécutif et le contrôle financier. Ce sont les simples schémas d'une relation assez complexe que les maires entretiennent avec leurs partenaires et les populations qu'ils représentent.Hier matin, le président de l'APC de Seddouk n'a pas pu accéder à son bureau, fermé par la même population qui l'a porté aux commandes de la municipalité. Les villageois d'Akhnak n'ont que lui pour porter leurs revendications et lui n'a que très peu de moyens pour les satisfaire. C'est la vie dans les communes, des moments qui illustrent ô combien il est difficile d'être maire! Un personnage placé entre l'enclume et le marteau.Les maires sont dans une position peu confortable. Ils veulent en finir avec cette situation qui fait, que très peu d'entre eux finissent normalement leur mandat; quant à leur réélection, on est loin du but. Si certains portent une totale responsabilité du calvaire qu'ils vivent en entrant dans une course dont ils ne connaissent ni les tenants ni les aboutissants, pour d'autres, le poids partisan et la volonté de bien faire rendent la gestion des affaires locales assez cocasse. Alors on se laisse aller dans les méandres des pratiques longtemps décriées et ça ne plaît pas à tout le monde. Habitués à réagir en solo, les maires décident enfin de se constituer en association pour faire front à toutes les accusations qui pleuvent de partout. Ils étaient une vingtaine sur les 52 maires que compte la wilaya de Béjaïa à se concerter pour créer un cadre organisationnel qui leur permettra éventuellement de faire fléchir une administration dont la lourdeur bureaucratique n'épargne personne.Issus pour la plupart de l'ex-daïra de Sidi Aïch et l'ex-daïra d'Akbou, ces maires de tendances politiques différentes se sont retrouvés hier à Akbou pour créer une association à même de défendre les intérêts de la wilaya et particulièrement ceux de la vallée de la Soummam. Un bureau provisoire a été mis sur pied en attendant la tenue des assises prévues dans 15 jours. En attendant, les participants se sont engagés à rapprocher d'autres édiles communaux pour les convaincre de la faisabilité du projet et de tout ce qu'il pourrait induire comme conséquences positives tant sur la plan de la gestion que sur celui du statut de premier magistrat d'une commune. La salle des délibérations de l'APC d'Akbou, la problématique du développement dans la wilaya de Béjaïa et l'insuffisance des budgets octroyés aux communes, comparés aux communes des wilayas du pays sont souvent revenus au centre des discussions.Le problème de l'eau potable, l'exode rural, le revêtement des routes, le raccordement au réseau du gaz naturel, le blocage des APC, les prérogatives des collectivités locales, le Code communal, le contrôleur financier, etc, bref autant de sujets qui préoccupent les maires.L'idée d'une pareille organisation avait été lancée il y a un peu plus d'une année par le maire de Tinebder, pour ne voir le jour qu'en ce moment précis. Une réactivation qui dénote, on ne peut mieux, que la situation des communes est devenue ingérable. Une réaction imposée par le retournement des valeurs que les 20 présidents d'APC veulent réhabiliter. En marge de cette réunion, le gouvernement a été interpellé pour élaborer un plan d'urgence pour le développement des communes de la wilaya de Béjaïa dont la plupart accusent un sérieux retard en la matière.