Sympathique revue que ce mensuel qui se nomme N'TIC. Déjà par son nom qui mélange le high-tech et la tchatche locale. En tant qu'acronyme, il renvoie aux nouvelles technologies d'information et de communication et, dans le langage populaire algérien, «en'tic» correspond à «super», «impec», etc. Ce qui ne gâche rien, c'est que ce magazine est gratuit. Evidemment, nous avons ce proverbe qui affirme que «El batal yabtal» (Le gratuit est caduc). Mais non, vous avez tout intérêt à feuilleter ce mensuel spécialisé. Si en matière de communication électronique vous êtes «in», vous le serez davantage, et si vous êtes «out», vous le serez moins.
Entre ses articles sur les micro-processeurs et les codecs, les cartes-mères et leurs filles adoptives, les tablettes tactiles et autres sophistications qui mènent aujourd'hui le monde, N'TIC sait se montrer «en'tic» en proposant des dossiers plus lisibles par des attardés de l'informatique ' comme moi ' qui s'accrochent au train du progrès comme le discobole d'Athènes à son disque dur. Dans la dernière édition, il est question du «DZnaute», une espèce en voie d'apparition dans la galaxie Algérie. Son portrait-robot est tiré d'une enquête réalisée par la société algérienne, Ideatic, avec une représentativité élevée puisque, durant six semaines, 13 600 personnes et 33 des sites les plus populaires y ont participé.
On y apprend de nombreuses choses. On se doutait un peu de certaines, mais on les mesure enfin. Les presque quatre millions d'internautes algériens sont jeunes (68,9%, moins de 35 ans), instruits (63,4%, universitaires) et plutôt masculins (68,3%). Leurs pratiques linguistiques du web situent la langue arabe à 38,3%, la langue française à 34,2% et le bilinguisme à 27,5%, soit une répartition globale en tiers. Cet équilibre se perd pour la répartition géographique : Centre
(50% !), Est (22%), Ouest (17%) et Sud (11%). Mais, sans corrélation, on ne peut connaître l'impact des densités démographiques régionales (populations totales) sur ce résultat.
Plus de la moitié des DZnautes passent plus de trois heures par jour sur Internet. A se demander pourquoi il y a tant de monde dehors ! Non, inutile, puisqu'il reste 33 millions de non-connectés. On apprend que 88,7% des connections se font à domicile, ce qui place le lieu de travail bien loin derrière. Les activités les plus pratiquées sont, dans l'ordre : le courrier électronique, les moteurs de recherche et, enfin, la lecture de la presse et des news.
D'autres choses sont à découvrir dans cette synthèse d'une enquête certainement plus fouillée. Mon confrère conclut : «Tout cela est bien beau, mais qu'en est-il de notre bon vieux contenu made in bladi '». Question lourde de sens car, en effet, à accroître ainsi l'amplitude, la densité et la vitesse de ces canaux, sans produire nous-mêmes des contenus, nous voilà pris dans une problématique culturelle énorme. Pas «en'tic» du tout !
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Posté Le : 24/11/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Ameziane Farhani
Source : www.elwatan.com