Algérie

Pas de trêve pour le Hirak



Le mouvement populaire a fait une nouvelle démonstration de force, hier, à l'occasion du 47e vendredi de mobilisation contre le système. Exigeant la libération de tous les détenus du mouvement, les manifestants rejettent tout dialogue avec le pouvoir, réclamant une véritable transition à travers laquelle sera consacrée la volonté populaire.Karim Aimeur - Alger (Le Soir) - Un mois après la élection présidentielle du 12 décembre et au lendemain du lancement du chantier de la révision de la Constitution par Abdelmadjid Tebboune, le mouvement populaire signe son 47e acte de mobilisation contre le système, exigeant son départ définitif, pour fonder «une deuxième République et un véritable Etat de droit». Malgré les pluies qui se sont abattues sur la ville, une grande mobilisation a eu lieu dans la capitale où le centre-ville a été envahi, comme chaque vendredi, par des dizaines de milliers de manifestants.
Ces derniers ont exprimé le rejet de tout dialogue avec le pouvoir, refusant de reconnaître la légitimité du nouveau chef de l'Etat, Abdelmadjid Tebboune, et affichant leur détermination à poursuivre la mobilisation jusqu'au départ du système.
A travers leurs slogans et banderoles, les manifestants ont réclamé le respect de la volonté populaire et une période de transition afin de consacrer l'Etat de droit et d'édifier la deuxième République. La détermination et l'engagement des citoyens se sont ainsi confirmés une nouvelle fois ce vendredi, démentant les pronostics de ceux qui espéraient son essoufflement ou, du moins, son affaiblissement.
Au moment où le chef de l'Etat semble avoir lancé un processus de concertations avec les acteurs politiques, le Hirak reste imperturbable et les manifestants estiment que la seule option acceptée est la négociation du départ du système qui tend, selon eux, à se renouveler et à se renforcer.
Ils soutiennent que le système n'a aucune volonté réelle de changement ni de décréter de vraies mesures d'apaisement.
Pour eux, le pouvoir veut contourner et non satisfaire les revendications du mouvement. Ils en veulent pour preuve le maintien de dizaines de détenus en prison, les mesures sécuritaires draconiennes à Alger chaque vendredi et les obstructions d'accès vers la capitale à partir des différentes régions du pays ainsi que la fermeture de l'espace médiatique et politique.
Hier, alors que les manifestants s'attendaient à l'allègement du dispositif bouclant le centre d'Alger, surtout que vendredi passé il a été réduit, ils ont été surpris par son renforcement et son durcissement.
La rue Asselah-Hocine par laquelle passe la déferlante en provenance de Bab-el-Oued et de La Casbah avant d'arriver à la Grande-Poste, a été occupée par un grand nombre de camions bleus de la police.
A la Grande-Poste, le dispositif a été renforcé et la place où se rassemblent les manifestants, devant la bouche de métro, a subi le même sort.
Le dispositif policier a refait son apparition également à la rue Hassiba-Ben-Bouali, d'où il avait disparu depuis plusieurs vendredis.
La matinée, la marche matinale a été empêchée et plusieurs interpellations ont été enregistrées.
En arrivant à la rue Asselah-Hocine et en découvrant le dispositif déployé, les manifestants s'en sont pris à la police, dénonçant l'embargo qui frappe la capitale. Ils ont réitéré leurs appels à la libération des détenus du mouvement, qualifiés d'otages du pouvoir.
Jeudi dernier, 76 personnes ont été remises en liberté alors que plusieurs dizaines d'autres croupissent toujours en prison. Plusieurs d'entre eux ont été parmi les manifestants d'hier à Alger.
K. A.


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