Pas de trêve pour la protesta

L'année débute sur fond de protestation à travers certaines régions du pays. Axes routiers fermés, sit-in, grèves, rassemblements et menace de suicide collectif illustrent ce mouvement de colère. Lequel constitue un point de ressemblance avec l'année qui vient de s'écouler. Les revendications ne sont pas les mêmes mais la manière de protester est la même. L'année dernière à la même période, ils étaient nombreux les citoyens à investir la rue pour dénoncer la hausse subite des prix de produits de large consommation principalement l'huile et le sucre. Cette année, ils l'ont fait pour réclamer de l'emploi, des routes praticables, dénoncer la hausse des prix des tickets de transport et pour bien d'autres revendications d'ordre social. A titre d'exemple, dans le secteur de l'éduction, à peine les cours repris après les vacances d'hiver que les enseignants et autres travailleurs du secteur ont renoué avec la protesta. Il y a en parallèle, les pilotes qui ont entamé un mouvement de grève hier perturbant ainsi le trafic aérien. Tous ces mouvements initiés de part et d'autres montrent qu'il y a un malaise social profond faute d'une prise en charge efficace des doléances posées. Car, ces revendications ne sont pas nouvelles, elles ont déjà mises sur le tapis à plusieurs reprises sans pour autant être sérieusement satisfaites. Faisant dans le replâtrage, le bricolage et le rafistolage, les responsables en charge des secteurs marqués par la protesta n'ont fait que retarder l'explosion de la colère. Une manifestation devenue cyclique et régulière. La protestation est même quotidienne dans certaines régions du pays. A défaut d'être écoutés et orientés, les citoyens n'ont pas d'autres moyens que d'investir la rue, devenue au fil des jours le seul moyen d'expression.C'est dans ce contexte que le projet de loi relatif à la wilaya est débattu à l'APN.Visant à faire de la wilaya un lieu d'expression de la démocratie locale et de participation citoyenne pour devenir «une force de proposition» et de participation à la prise en charge des préoccupations communes de la population, ce projet une fois adopté et appliqué réduira-t-il l'ampleur de cette grogne 'Pour cela, faudrait-il mettre en place les moyens de cette politique et veiller réellement à ce que la loi soit strictement appliquée. Idem pour les recommandations issues des dernières assises sur le développement local, lesquelles sont très proches du contenu de ladite loi qui préconise la décentralisation tout comme l'a fait Missoum Sbih dans son rapport sur la réforme de l'Etat. Donc, ce n'est pas la première fois qu'on recommande de décentraliser la décision mais on ne l'a pratiquement jamais fait. Ce qui n'a fait qu'accumuler les défaillances et engendré la colère des populations.
S. I.