Algérie

Pas de trêve des confiseurs



Accueilli à la tête du FLN, en 2004, comme un sauveur, Abdelaziz Belkhadem est aujourd?hui en train de vivre les plus durs moments de sa carrière politique. En effet, il n?a actuellement la tâche facile ni à la tête du gouvernement ni dans son propre parti. Confronté à une sérieuse crise sociale depuis plusieurs semaines, son exécutif peine à trouver des solutions durables aux problèmes rencontrés par la population. Pis, ses ministres donnent l?impression de ne plus savoir à quel saint se vouer face à la flambée des prix des produits de première nécessité et à la paupérisation de larges pans de la société. M. Belkhadem ? qui doit probablement regretter amèrement le temps où il trônait sur son statut confortable d?opposant ? apprend ainsi à ses dépens que l?exercice et la pratique du pouvoir (entendre par là la gestion des affaires de la cité) requièrent bien plus que des v?ux pieux et des discours. De ce point de vue-là, les observateurs sont de plus en plus nombreux à penser que le gouvernement actuel manque cruellement d?imagination lorsqu?il s?agit de répondre aux demandes de la société. L?addition peut être davantage corsée si l?on tient compte du fait que Belkhadem et son équipe gouvernementale tiennent les rênes de l?Etat le plus riche du Maghreb. Mais même avec un bilan aussi mitigé, il est peu probable que le président de la République décide de se séparer de son chef du gouvernement. Les raisons à cela sont multiples. La plus crédible d?entre elles est celle, sans doute, consistant à rappeler que Abdelaziz Belkhadem est et restera l?homme le plus en phase avec les ambitions du cercle présidentiel, en témoigne l?énergie qu?il ne cesse de déployer pour faire amender la Constitution de telle manière à permettre au chef de l?Etat de briguer un troisième mandat. En se dispersant de la sorte ou, plutôt, en voulant imposer une feuille de route qui n?a encore fait l?objet d?aucun consensus autant à l?intérieur qu?à l?extérieur de son parti ? qui plus est dans un contexte marqué par des incertitudes sociales ?, Abdelaziz Belkhadem met en jeu sa carrière et, par-dessus tout, se rend vulnérable. Cet état de fait, ses adversaires du FLN l?ont bien compris. Tout autant que les autres acteurs de la classe politique d?ailleurs. C?est peut-être la raison pour la laquelle tout ce beau monde n?a pas jugé utile de respecter la fameuse trêve des confiseurs. Et au train où vont les choses, l?actuel chef du gouvernement ne devrait pas s?attendre non plus à recevoir des cadeaux les mois prochains.


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