Algérie

Pas de transparence dans l’utilisation de l’argent public


Le gaspillage des deniers publics commence par l’opacité dans la conduite et le suivi des grands projets.La mise en œuvre du plan de relance bis, doté d’une enveloppe de 130 milliards de dollars, ne s’effectue pas dans la transparence requise. C’est ce qui ressort de la présentation, hier, de la Caisse nationale d’équipements pour le développement (Cned), un Epic sous tutelle du ministère des Finances chargé du suivi en matière de grands projets, principalement dans les secteurs des travaux publics, des transports, des ressources en eau. “Nous suivons un portefeuille de grands projets d’un montant de 2 200 milliards de dinars (environ 22 milliards d’euros), 70% des grands projets du plan de relance dans ces secteurs, en particulier l’autoroute Est-Ouest, le mégaprojet du transfert d’eau In Salah-Tamanrasset, les troisième et quatrième rocades à la périphérie d’Alger”, a indiqué M. Farouk Chiali, le directeur général de la Cned. Interrogé sur les constats de la Cned sur les progrès en matière de maîtrise des grands projets, le premier responsable de cet Epic n’a pu apporter de réponse précise. Nous ne connaîtrons ni l’importance des réévaluations, ou des restes à réaliser déjà enregistrés dans la mise en œuvre des grands investissements publics inclus dans le plan de relance, ni les efforts jusqu’ici accomplis, alors qu’il s’agit de l’argent du contribuable.
C’est encore par bribes d’informations que nous apprenons les glissements dans les délais de réalisation de tel ou tel projet, une révision à la hausse des coûts de réalisation de telle ou telle grande infrastructure. À noter que la Cned a été créée en vertu de la loi de finances pour 2004. Ses principales missions sont d’accroître l’efficience de la dépense d’équipement, d’améliorer le processus d’évaluation, de réalisation et de suivi des grands projets d’infrastructures économique et sociale, nécessitant la mobilisation de moyens financiers et humains importants, optimiser le coût de financement des grands projets. Parmi ces principaux objectifs figure l’assistance aux institutions de l’État dans le processus de réalisation des dépenses d’investissement, c’est-à-dire apporter aux secteurs concernés le soutien et l’assistance nécessaire dans la maturation des grands projets d’infrastructures et d’équipements publics, combler le déficit actuel en matière d’expertise et d’ingénierie financière en vue d’accroître l’efficience de la dépense publique consacrée au développement des infrastructures économique et sociale. La Cned conduit, avec le concours des maîtres d’ouvrage, une évaluation rétrospective des grands projets afin de vérifier si les objectifs fixés à l’origine de leur inscription ont été atteints, de relever les défaillances éventuelles enregistrées dans le cycle d’évolution du projet…
En résumé, elle assume une fonction de suivi des grands projets sans aucun pouvoir de contrôle ni de décision pouvant influer positivement sur l’évolution des travaux de réalisation des grandes infrastructures.
Elle émet des avis seulement. Elle a donc des pouvoirs limités en matière de maîtrise et de maturation des grands projets. Les ministères des Travaux publics et des Ressources en eau sollicitent l’avis de la Cned, a indiqué M. Chiali, étant, nous semble-t-il, plus conscients des enjeux opérationnels depuis 2005. Dotée d’un capital de 3 milliards de dinars, la Cned emploie 50 agents dont 44% constituent l’encadrement formé d’ingénieurs et d’architectes. Elle s’appuie également sur un réseau de 200 consultants et bureaux d’études.
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)