Algérie

«Pas de stabilité au Maroc sans la résolution du conflit sahraoui»



Tifariti (territoires libérés).
De notre envoyé spécial

Un choix chargé de symboles, car cette localité martyre des territoires occupés était la terre des épopées glorieuses des combattants de l'Armée de libération sahraouie, de la résistance et des sacrifices du peuple sahraoui. C'est cette terre libre, cible de bombardements au napalm par le régime de Hassan II, qu'a donc choisie hier le président de la RASD pour réitérer au monde que la proclamation de la RASD «n'était pas un acte isolé». «Bien au contraire, c'était un acte résultant de changements profonds dans la vie nationale sahraouie suite au soulèvement historique de Zemla, le 17 juin 1970, dirigé par Mohamed Sidi Brahim Bassiri», a-t-il expliqué devant une forte délégation venant d'une trentaine de pays des quatre continents. Rappelant les principales étapes de la lutte héroïque du peuple sahraoui pour son autodétermination et les différentes résolutions initiées jusque-là par les Nations unies, Mohamed Abdelaziz a appelé les puissants du monde à  «prendre des sanctions» contre le gouvernement marocain afin de mettre un terme à  ce conflit. «Il est impossible de garantir la stabilité dans le royaume marocain et dans la région sans résoudre le conflit du Sahara occidental sur des bases claires et transparentes qui consolident la démocratie et le respect des droits de l'homme et des peuples», souligne le président de la RASD. C'est pourquoi il a réitéré sa demande à  l'ONU de respecter ses engagements visant à  décoloniser le Sahara occidental.
Cap sur le congrès du Polisario 
Conscient de son «poids historique» dans ce dossier, Mohamed Abdelaziz a appelé le gouvernement espagnol à  assumer ses responsabilités à  l'égard du Sahara occidental en tant qu'ancienne puissance administrative. «Elle doit assumer son devoir et son engagement à  décoloniser le territoire et permettre à  notre peuple d'exercer son droit à  l'autodétermination», a-t-il martelé. Abdelaziz a également exhorté le gouvernement français de cesser de soutenir «la thèse expansionniste marocaine». Pour autant, les autorités sahraouies ne semblent pas prêtes à  attendre indéfiniment que les Nations unies veuillent bien résoudre ce conflit englué dans le statu quo depuis le cessez-le-feu. Et dans ce contexte, le prochain congrès du Front Polisario, prévu avant la fin de l'année, s'annonce crucial dans la lutte du peuple sahraoui pour sa liberté.
Le président Abdelaziz a ainsi affirmé que le prochain congrès du Polisario donnera «l'opportunité au peuple sahraoui, dans toute sa diversité, d'approfondir le débat et d'élaborer les idées et les stratégies à  même de parvenir à  notre objectif sacré».
Signe de cette mobilisation, le président de la RASD a appelé, hier, à  la poursuite de l'intifadha en dépit de la «répression systématique et féroce du makhzen».
De la même manière, il a prié l'ONU de «protéger» les citoyens sahraouis dans les territoires occupés qui font face à  la répression, aux arrestations et aux enlèvements par les autorités marocaines. Pour ce faire, le chef du Polisario a insisté sur «l'urgence d'élargir le mandant de la Minurso pour la protection des droits de l'homme au Sahara occidental». Il a en outre réclamé «la libération de tous les prisonniers politiques et lever le secret sur la disparition de plus de 651 Sahraouis aux mains de l'Etat marocain».  Abdelaziz a enfin mis en garde contre le «pillage intensif des ressources naturelles du peuple sahraoui» et appelé l'UE à Â ne pas renouveler l'accord avec les autorités marocaines.

 
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