Algérie

Pas de RCD-bis en vue


Le divorce de Tarek Mira et de Ali Brahimi d'avec le RCD, comme les autres ruptures plus ou moins tapageuses qui l'ont précédé, ne devrait pas déboucher sur une quelconque organisation des dissidents en mouvement politique pouvant menacer la position actuelle de Saïd Sadi au sein du parti. Le RCD ne devrait pas se fissurer au-delà des lézardes déjà existantes et connues des militants depuis quelques années. L'éviction, il y a des mois, de Djamel Fardjellah, ancien vice-président du parti, n'a pas ainsi ébranlé grand-chose au sein de la formation, même si le député de Béjaïa continue encore à se prévaloir de la capacité de recomposer les énergies de la formation pour contrer ce qu'il appelle l'autocratie installée à la tête du RCD. C'est que, contrairement à ce que pourrait suggérer la convergence des motifs invoqués par les cadres évincés à un moment ou un autre de la vie du parti, et se résumant de manière constante en la dénonciation des méthodes dictatoriales de Saïd Sadi, peu de choses en réalité relient les « dissidents » entre eux, ce qui rend hypothétique toute démarche commune. Ensuite, il y a que les différends restent, malgré leur gravité, confinés dans le cercle restreint de la direction et ne se prolongent que très rarement vers la base. La dernière lecture présentée par Saïd Sadi, himself, sur les récents remous, l'histoire du « notabilisme » qui mine le RCD, confirme qu'il y a eu jusque là un fonctionnement qui n'a pas eu pour vertu d'entretenir le lien entre le cadre et le militant de base. Au-delà des apparitions médiatiques, s'intensifiant au gré des fissures que connaît le parti, on est toujours dans l'attente d'un fait politique sur le terrain de la part de Djamel Fardjellah et des soutiens partisans que revendique son discours. Pourtant l'homme a été aux premières loges de la formation pendant longtemps, en plus de la prétention de représenter un fief aussi décisif que celui de la région de Béjaïa. A des degrés différents, le constat s'appliquerait aux nouveaux transfuges. On imagine mal un rebond politique significatif des deux cadres qui s'appuierait sur un éventuel soutien de la base déjà réduite, elle même, à pas grand-chose par de longues années de luttes inabouties et un délitement sur la durée du lien organique et politique avec le parti. La direction du parti continue à se dégarnir et l'avenir de la formation à s'assombrir certes, mais il est assez invraisemblable d'assister demain à la naissance d'un RCD-bis comme se précipitent à le subodorer certains analystes.
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