Algérie

Pas de quoi jeter la ministre en pâture



Pas de quoi jeter la ministre en pâture
Ce phénomène qui n'épargne pratiquement aucun pays au monde se transforme pourtant en affaire d'Etat en Algérie.La ministre de l'Education nationale qui n'a cessé de redoubler d'efforts depuis son arrivée à la tête d'un département en souffrance chronique pour réhabiliter l'examen le plus populaire aux yeux de nos concitoyens a été la cible d'un feu nourri le lendemain de son coup d'envoi. La raison' La fraude qui a entaché la première journée de cet événement. Deux individus auraient diffusé des sujets d'examen sur Facebook. Ils ont été identifiés. Pas de quoi fouetter un chat! Et pourtant, ce phénomène qui n'épargne pratiquement aucun pays au monde se transforme en affaire d'Etat en Algérie. Au point où Nouria Benghebrit a dû monter au créneau à travers l'animation d'un point de presse. «Ces perturbateurs que nous classons dans le registre de la cybercriminalité font actuellement l'objet d'une enquête de la part des services de sécurité, mais nous tiendrons l'opinion publique informée des suites qui seront réservées à cette affaire», a déclaré la ministre. Pas de quoi renverser un gouvernement ou pousser un ministre vers la porte de sortie. Cette affaire amplifiée par les médias et les réseaux sociaux a toutefois remis sur le gril Mme Benghebrit, à la grande joie des fondamentalistes qui n'ont pas renoncé à avoir sa tête. Si les tricheurs chez nous ont exploité des moyens de communication modernes pour parvenir à leurs fins, il n'empêche que leur démarche reste au stade de la pierre taillée si l'on regarde ce qui se passe ailleurs.En Chine, la dernière trouvaille des fraudeurs a, en effet, consisté en l'utilisation d'un drone. «Plus de neuf millions de jeunes Chinois passaient lundi dernier le redoutable concours d'entrée à l'université, qui s'accompagne d'une traque implacable aux moyens de tricherie, une province ayant même fait appel à un drone sophistiqué.» pouvait-t-on lire sur le site de «20minutes». En France, le phénomène prend de plus en plus de l'ampleur. «Le nombre de copies falsifiées (à partir, par exemple, de documents enregistrés sur une calculatrice programmable) au bac a bondi de 5,3 points entre 2013 et 2014.» révèle une enquête du quotidien français Le Parisien. «515 dossiers de tentatives de fraude ont été présentés en 2014 aux commissions contre 469, l'année précédente (+9,8%), selon des chiffres du ministère de l'Education nationale» ajoute le journal.Au Maroc, où les épreuves du bac ont débuté hier, des équipes mobiles équipées de détecteurs de métaux ont été dépêchées dans les centres d'examens pour débusquer les éventuels fraudeurs. Au Congo-Brazzaville il a été décidé, vendredi dernier, de procéder carrément à l'annulation du baccalauréat général à cause «d'importantes fuites des sujets» sur les réseaux sociaux alors que les élèves en étaient à leur troisième journée d'examen, rapporte France24. En Inde, c'était l'émeute pure et simple. Des images sur les réseaux sociaux montraient des dizaines de personnes escaladant, portables et antisèches à la main, la façade d'un bâtiment abritant l'examen de fin d'études secondaires dans l'Etat du Bihar. «Il s'agissait de parents et d'enseignants venant aider les candidats en train de plancher sur l'épreuve, sous le regard de policiers observant la scène sans réagir» rapporte VNI (e-mag de référence d'information sur l'éducation) sur son site. Les fraudeurs, chez nous, passeraient pour des enfants de choeur. Les antisèches ont toujours existé à travers le monde, quel que soit le type d'examen que les collégiens, lycéens ou étudiants doivent passer. Cela va de leur dissimulation dans les toilettes à l'utilisation des technologies et des moyens de communication modernes pour les exploiter (téléphone portable, calculatrice...) à la communication des candidats entre eux, jusqu'à la substitution d'identité durant les épreuves. C'est pratiquement l'histoire du gendarme et du voleur. Elle n'est pas particulière à l'Algérie. Pas de quoi donc jeter la ministre de l'Education en pâture...




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