Algérie

Pas de question sur l'origine de l'argent déposé en banque



Dans un entretien accordé, hier matin, à la Chaîne 3 de la radio nationale dont il était l'invité de la rédaction, le président de l'Association des banques et établissements financiers (ABEF), Boualem Djebbar, a salué la note de la Banque d'Algérie qui est venue lever certaines incompréhensions du dispositif de lutte contre le blanchiment d'argent et contre le financement du terrorisme et qui va permettre aux banques d'aller de l'avant et de capter le maximum d'argent.Il précise que la récente note de la Banques d'Algérie, invite clairement les banques à ne plus questionner les clients sur l'origine des fonds qu'ils veulent déposer. Boualem Djebbar voit dans cette mesure un moyen de capter le maximum de ressources financières et de maximiser la bancarisation de l'économie. En permettant au client de déposer, librement, son argent et de l'utiliser, à tout moment, librement, sans lui demander, aussi, ce qu'il va faire avec son argent, c'est un élément qui pourrait capter et gagner la confiance du client, estime-t-il. A ce propos, Boualem Djebbar précise que l'argent de l'informel ne représente que 2.000 milliards de DA, les 2.700 autres milliards de DA qui circulent hors banques appartiennent aux ménages qui préfèrent prendre leurs salaires entièrement pour le garder chez eux pour les besoins des transactions quotidiennes. Il confirme donc l'évaluation faite par la Banque d'Algérie qui a chiffré la masse monétaire qui circule hors des banques, soit l'équivalent de 4.675 milliards (mds) de dinars, en répartissant cette masse entre ce qui sert aux ménages et aux transactions quotidiennes et ce qui tient réellement de l'informel. Pour le président de l'ABEF, le meilleur moyen de capter cet argent, c'est de développer les instruments d'épargne et de paiement, et surtout de rassurer les gens et gagner leur confiance pour qu'ils puissent s'habituer et se familiariser à avoir leur argent en banque. A propos d'éventuels risques de blanchiment d'argent, il pense que la note de la Banque d'Algérie n'est pas en contradiction avec le dispositif national de lutte contre le blanchiment qui relève d'autres organes de contrôle, le rôle de la banque, précise-t-il, c'est de travailler sur la base de la connaissance du client, lui réserver le meilleur accueil, recevoir son argent et le faire transiter dans le circuit économique. Si les banques sont passées d'une situation d'abondance de liquidités à une situation d'insuffisance de liquidités, c'est, explique le président de l'ABEF, lié à la baisse, à partir de 2014, des ressources provenant des hydrocarbures, et, aussi, à l'importance des crédits à l'économie, qui ont connu une croissance de 26%, consommés entre 2014 et 2016. L'année 2017 a enregistré un reflux des crédits à l'économie, mais la progression est toujours à 2 chiffres, avec 12% de croissance, fait remarquer Boualem Djebbar, qui estime l'encours de ces crédits, au 31 décembre 2017, à 8.800 milliards de DA, contre 7.900 milliards DA à la même période en 2016. Ces crédits sont constitués à 75% de crédits d'investissement, à moyen et long terme, avec des différés importants dans la majorité des cas de 3 à 4 ans, voire 10 ans pour les grands crédits publics, ajoute-t-il. Les crédits impayés ou non recouverts cumulés depuis l'existence des banques en Algérie, sont évalués à 10%.


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