Algérie

«Pas de prison pour les harraga»



«Pas de prison pour les harraga»
Dans un entretien accordé à la Chaîne III de la Radio nationale dont il était l'invité de la rédaction, le président de la Commission nationale consultative pour la promotion des droits de l'homme, Maître Farouk Ksentini, a réitéré son opposition à la peine de mort, l'abolition est inéluctable, d'ici très peu de temps.
En 2001, rappelle-t-il, une centaine de personnes condamnées à mort ont été graciées. Il estime également qu'il faut supprimer totalement la peine de prison prévue contre les harraga. A propos du rapport qui doit être remis au chef de l'Etat, il le sera avant la fin de l'année ou la première quinzaine de janvier, mais le plus tard possible, dit-il, pour qu'il soit le plus complet. Il est revenu sur la nécessité de rendre une justice de qualité, ce qui suppose, explique-t-il, des magistrats de qualité et des avocats de qualité, donc une formation spécifique de longue durée. Pour cela, ajoute-t-il, il faut se débarrasser de l'inflation judiciaire, c'est-à-dire la multiplication des recours, les dossiers doivent très bien, traités en première instance. Il fait remarquer que les textes sont très bons, souples, il s'agit de leur application qui est souvent mal réalisée. Avec les ligues des droits de l'homme, fait-il observer, nous travaillons ensemble mais différemment pour un même objectif qui est l'amélioration d'un état de droit. L'Algérie n'est ni un Etat de non-droit ni un Etat de droit dans toute l'acception du terme, dit-il. La société civile, les partis, le gouvernement, l'Etat, les institutions, les hommes politiques, les militants des droits de l'homme, tous sont d'accord pour l'institution et maintenir un Etat de droit, c'est une question qui fait l'unanimité, fait-il remarquer. A propos des réformes, on ne peut pas applaudir les yeux fermés à tout ce qui a été proposé, dit-il, il faut regarder les choses avec un 'il critique, on verra les textes à l'épreuve du temps et on verra s'ils sont ceux que l'on attendait et s'ils vont nous apporter les solutions qu'on espère. Concernant les lois qui ont été proposés, il trouve qu'elles n'ont pas suffisamment impliqué les parties concernées, exemple : la presse n'a pas été suffisamment consultée, il en est de même pour le texte sur la profession d'avocat notamment sur la disposition qui vise à fragiliser l'avocat lorsqu'il entre à l'audience, selon lui. Il rappelle que des dispositions inattendues ont été rajoutées à ces textes, dispositions qu'il estime être inacceptables et inadmissibles, exemple pour le quota des femmes dans les institutions élues nous sommes passés de 33% à moins, précise-t-il. Autres appréciations de Me Ksentini, il reste beaucoup à faire pour les droits sociaux, la question du logement est une question extrêmement urgente, dit-il, mais cela demande du temps de construire.


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