Algérie

Pas de poursuites judiciaires contre Abdelkrim et Djillali



Hier, le tribunal correctionnel de Cité Djamel, à Oran, a vécu un moment particulier avec la présentation annoncée de deux jeunes manifestants interpellés par la police à l'issue de la marche de vendredi dernier.De nombreux Oranais étaient massés en face du tribunal pour demander la libération immédiate d'Abdelkrim Rahmouni et d'Abdellah Djillali, animateurs du rassemblement hebdomadaire place Zabana avec du matériel audio. "Les Algériens sortent depuis le 22 février pour dénoncer ce genre de pratiques arbitraires? S'il fallait interpeller tous les manifestants pour rassemblement non autorisé, c'est la moitié du peuple qui comparaîtrait devant le tribunal? C'est maintenant que nous saurons si la justice est indépendante", pouvait-on entendre parmi les présents. En l'absence de communication institutionnelle, les motifs de l'interpellation des deux manifestants n'étaient pas clairs
et les supputations allaient bon train : rassemblement non autorisé, trouble à l'ordre public (une plainte aurait été déposée par des citoyens), personne ne savait à quoi s'en tenir.
"Après leur interpellation aux environs de 17h, ils ont subi un examen de situation et ont été interrogés sur leur appartenance politique avant d'être relâchés vers minuit", a relaté l'avocat des manifestants en expliquant qu'aucune charge n'a finalement été retenue contre eux. "Ils n'ont donc même pas été présentés devant le procureur, le parquet ayant sans doute estimé qu'ils n'avaient commis aucun délit. D'ailleurs, aucune plainte n'avait été déposée comme on l'avait un moment supposé." Beaucoup voient dans l'interpellation d'Abdelkrim Rahmouni et d'Abdellah Djillali une tentative d'intimidation policière contre les animateurs d'un mouvement qui résiste au temps et aux pressions.
"Ces pratiques ne nous font pas peur, nous allons continuer à manifester et à marcher pour libérer l'Algérie de ses fossoyeurs", ont soutenu les manifestants en applaudissant la sage décision de la justice de ne pas poursuivre les deux membres du "hirak".
S. Ould Ali


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)