Algérie

Pas de place pour les petits partis  Plaidoyer pour amender la loi électorale



Invités de l'émission «Fi Essamim» de la télévision nationale dans lasoirée du mardi, les leaders du RND, du FLN et du PT ont diversement commentéles raisons qui sont à l'origine du taux «très élevé» d'abstention, même s'ilss'accordent sur le principe que celle-ci ne signifie en aucun cas une adhésionà l'appel de boycott lancé par certaines formations politiques.  Mme Louiza Hanoune a estimé queles résultats des élections reflétaient une situation contrastée. «Ce sontsurtout les jeunes et les travailleurs qui n'ont pas voté, parce qu'ils n'ontpas reçu des assurances sur la prise en charge de leurs problèmes. C'est unsignal fort dirigé à la classe politique contre les privatisations», dira MmeHanoune qui rappelle qu'outre les problèmes liés au quotidien des citoyens, etle pourrissement du champ politique, les traitements de certains dossiers, àl'image de l'affaire Khalifa, ont constitué l'un des aspects qui ont lourdementinflué sur la décision des électeurs. «Les citoyens attendaient des réponses concrètes, notamment celles desavoir qui sont les vrais responsables», affirme Mme Hanoune. Cette dernière aindiqué que le taux d'abstention était «énorme» d'autant plus, a-t-elle dit,que la paix et la réconciliation nationale règnent en Algérie. Le secrétaire général du FLN, M.Abdelaziz Belkhadem, a indiqué que cette abstention ne constituait pas un messagepolitique mais qu'elle était le résultat d'un cumul de plusieurs facteurs. Ilcitera à ce titre, «la corruption», «le recours à l'argent pour passer d'unparti à un autre», «l'absence de canaux de communication... etc.». Le mêmeresponsable affirme que l'amalgame entre les missions du député et de l'élulocal et la faiblesse de l'action politique des partis qui se limite auxéchéances électorales, ont été aussi à l'origine du taux élevé d'abstention. Sur cette question, AhmedOuyahia, le secrétaire général du RND, s'est dit opposé aux thèses qui font despartis politiques les seuls responsables de cette situation. Le premierresponsable du RND estime que le taux d'abstention relève d'un problème de fondqui, d'ailleurs, dira-t-il, n'a aucun lien avec l'économie de marché (allusionà l'intervention de Mme Hanoune). «C'est une situation qui nécessite uneanalyse profonde par toute la classe politique. Cependant, a-t-il estimé, celan'entame en rien la légitimité de la nouvelle APN». D'autre part, les dirigeantsdes trois partis sont unanimes quant à la nécessité d'un amendement de la loiélectorale pour améliorer l'action politique et consacrer l'exercicedémocratique. Les trois leaders se sont surtout attardés sur le volet lié auxtaux.  Dans ce contexte, le secrétairegénéral du RND a indiqué qu'un amendement de la loi électorale permettrait demettre fin à l'anarchie et d'exiger des partis politiques un taux déterminépour pouvoir poursuivre leur activité politique. «J'espère qu'il soit amendéavant les locales», dit Ouyahia. Belkhadem abonde dans le même sens enindiquant que les partis doivent au préalable disposer d'un taux précis pourpostuler à une participation aux élections. Mme Hanoune estime pour sa part quel'amendement de la loi électorale «est légitime». Concernant la future assemblée,le SG du FLN a affirmé «qu'une institution forte l'est aussi par une oppositionforte». «La présence en force de l'opposition est à même de conférer une plusgrande dynamique à l'action parlementaire» indique M. Belkhadem.  La lettre du coordinateur de laCPISEL au président de la République a été l'une des questions sur laquelle lestrois leaders se sont longuement attardés. Mme Hanoune a affirmé que ce rapportn'était pas «objectif» et qu'il était même «sélectif». «Nous nous sommesfortement opposés à ce rapport. Il est inconcevable d'adresser unecorrespondance au président de la République alors même que le scrutin est encours», souligne Mme Hanoune qui s'insurge contre le fait que cette lettretombe entre les mains de la presse, y compris étrangère, avant même qu'ellen'arrive à son destinataire.  M. Belkhadem a pour sa partestimé que malgré le fait que son parti soit le plus visé par cettecorrespondance, il «aurait été plus judicieux que la CPNSEL attire l'attentiondu Conseil constitutionnel concernant ces dépassements et laisse les partispolitiques présenter les recours devant le Conseil», affirmant que lesdépassements enregistrés ne peuvent entamer la légitimité du scrutin ni cellede l'APN élue. M. Ouyahia considère pour sa partqu'on a donné plus d'ampleur qu'il n'en faut à cette question qui pourraitporter préjudice à l'image du pays à l'étranger. «Tout ce qui s'est passé nepeut en aucun cas remettre en cause la légitimité du scrutin», affirme M.Ouyahia. Les trois dirigeants ont par ailleurs affirmé que l'appel lancé parles partisans du boycott n'a eu aucun écho auprès des citoyens, tout comme lesmenaces terroristes. Sur une question relative à la future carte de l'APN, etl'éventualité de nouvelles alliances, M. Belkhadem, tout en assurant que lacoalition gardera toujours la majorité, a assuré que «le FLN est prêt àtravailler avec toute formation politique qui partage sa vision». Ouyahia poursa part considère que la question de nouvelles alliances doit faire l'objetd'un débat. Louiza Hanoune qui a affirmé que son parti ne participera dans ungouvernement tant qu'il n'a pas la majorité qui lui permet d'appliquer sonprogramme, s'est dite prête à oeuvrer avec toute formation politique qui aspireà apporter des réponses concrètes aux questions décisives du pays.


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