La célébration du Cinquantenaire de l'indépendance est l'occasion pour tous les secteurs de faire un état des lieux à travers une exposition au public. Si le principe est plutôt de mettre en avant ce que le secteur a fait durant ces cinq décennies post-indépendance, il est aisé de constater que les manques pèsent plus lourds dans la balance en termes de réalisations, à commencer par les infrastructures hospitalières et les structures spécialisées qui restent nettement insuffisantes. Alors que la population augmente et que ses besoins en matière de soins se font plus accrus, le nombre d'hôpitaux est demeuré le même, ce sont pratiquement des infrastructures datant de l'époque coloniale, tombées en désuétude et mal entretenues. La dégradation de ces «bâtisses» est telle que leur rénovation semble être chimérique, d'autant plus que la volonté n'y a jamais été. Il n'existe quasiment pas de nouveaux ouvrages pour la prise en charge des citoyens en souffrance physique, les anciennes infrastructures sont débordées par la demande et n'arrivent plus à répondre au flux des patients qui ne peuvent que déplorer les retards en ce qui concerne l'établissement des rendez-vous ainsi que la mauvaise qualité des prestations. Les transferts vers les CHU et les EPH à partir des petites villes sont quotidiens, le nombre est effarant tout comme les rejets faute de moyens humains et matériels pour une prise en charge correcte. Les centres publics de soins de proximité sont eux aussi loin de répondre aux besoins en raison des insuffisances en équipements, en médicaments et même en personnel médical. Leur étendue et leur capacité sont très discutables, des structures qui ne suffiraient pas au sein d'un petit village sont installées dans de grandes villes avec des moyens saugrenus qui feraient honte à Hippocrate, que le manque d'engagement du personnel médical fait certainement se retourner dans sa tombe. Les centres spécialisés font défaut, ce ne sont pas les personnes atteintes de cancer qui affirmeraient le contraire, elles qui luttent pour leur survie et peinent à subir ne serait-ce qu'une séance de chimiothérapie ou de radiothérapie. Les manques dans ce sens sont flagrants et sont dénoncés aussi bien par les malades et leurs proches que par les spécialistes qui se montrent impuissants face à ces lacunes et qui voient leurs patients s'éteindre faute de soins appropriés. La gestion des médicaments pourrait, à elle seule, constituer l'échec du secteur de la santé à garantir l'accès aux soins, pourtant un des droits fondamentaux du citoyen. La mauvaise intendance ne cesse de conduire à des ruptures de stocks, ce qui est préjudiciable à la thérapie prescrite aux malades et compromet leurs chances de guérison. On ne peut donc parler de réalisations alors que les défaillances sont criantes, le satisfecit n'a pas sa place à la foire des expositions.
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Posté Le : 30/06/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Rachida Merkouche
Source : www.latribune-online.com