Algérie

Pas de liberté sous caution en Algérie



Les riches et les pauvres. Tous égaux devant la justice. C'est ainsi que peut se résumer la précision apportée par notre ministre de la Justice, Tayeb Louh, lundi dernier à l'APN. Verser une caution pour sortir de prison est une mesure connue pour être appliquée dans certains pays. Pas en Algérie. Tayeb Louh a expliqué pourquoi. Une telle mesure ouvre la voie à «une justice à deux poids, deux mesures» a-t-il rappelé avant d'ajouter que «la société algérienne n'acceptera jamais cette mesure et nous ne pouvons aller à l'encontre de la société». Non seulement l'argument est incontestable, mais en plus il marque, d'une certaine manière, les limites du pouvoir que peut avoir l'argent dans notre pays. En clair, l'argent ne peut pas tout «acheter» en Algérie. On peut être riche ou pauvre, mais face à la justice le «tarif» est le même pourrait-on dire. Voilà une décision qui honore notre justice et titille notre fierté d'Algériens par le simple fait que notre justice se refuse au mimétisme béat de certaines pratiques en cours dans des pays avancés. Mais si cette question a été soulevée au Parlement, cela prouve la prodigieuse avancée des réformes de la justice en cours dans notre pays. Il ne manque que la «liberté sous caution» qui n'ait pas été retenue parmi toutes les nouvelles mesures qui hissent, aujourd'hui, notre justice au niveau de celle des pays les plus démocratiques au monde. Parmi ces nouvelles mesures, citons le travail d'intérêt général à la place de la prison, en vigueur depuis 2009 et qui a bénéficié à près de 15 000 justiciables. Ou encore plus récemment le port du bracelet électronique. A cela, il faut ajouter tous les progrès enregistrés dans les conditions de détention dans nos prisons et qui sont devenues une référence pour beaucoup de pays en matière de respect des droits de l'homme. Sans oublier également la grande avancée enregistrée par notre pays dans l'indépendance de la justice. Il y a un signe qui ne trompe pas. Il fut un temps, pas trop éloigné, où le recours à la justice n'était pas, aux yeux des Algériens, le meilleur moyen de recouvrer leurs droits. C'était l'époque du «piston» pour ceux qui n'ont pas la mémoire très courte. Aujourd'hui, les tribunaux ne désemplissent pas. En matière civile c'est même devenu un réflexe de s'en remettre aux tribunaux pour les conflits les plus divers et, on a envie de dire, les plus insignifiants. En matière pénale, la défense a gagné du poids sans faire perdre un iota aux moyens à charge. Tout le monde y gagne. Le justiciable qui se sent mieux protégé et la justice qui voit «grimper» sa crédibilité. Pour rester mesuré il faut admettre quelques cas qui restent en marge de cet équilibre. Sauf que ces cas sont passés de la règle à l'exception. Ce rapide constat de cette remarquable mutation de notre justice est le fruit d'un long travail en profondeur dans la mise en oeuvre du programme du président Bouteflika, par les gardes des Sceaux qui se sont succédé depuis le début de ce siècle. Le dernier d'entre eux, Tayeb Louh, a «survécu» à 5 remaniements. On comprend mieux, aujourd'hui, pourquoi!


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