L'extrême droite progresse sans faire de percée exceptionnelle. Au contraire, le parti extrémiste se banalise dans le décor politique et perd des sièges de conseillers municipaux. La plateforme d'info en continu France Info a dressé les comptes : «En 2014, le RN avait comptabilisé 1438 sièges dans 463 communes.Six ans plus tard, ils n'obtiennent que 840 sièges dans 258 communes.» Chiffres établis après les deux tours des élections, celui du 15 mars et celui du 28 juin, éloigné du premier en raison du Covid-19.
La réalité est là, même si pour Marine Le Pen, présidente du Rassemblement national (RN), c'est une «grande victoire», la seule réelle prise électorale d'une grande ville est celle de Perpignan (Pyrénées-Orientales) avec l'arrivée aux manettes de Louis Alliot, ancien vice-président du Front national puis du Rassemblement national, qui s'est éloigné de la direction du parti il y a quelques mois.
Son recentrage vers la droite a permis qu'il accède au pouvoir dans une ville où cette tendance politique s'est usée au fil des décennies. Plus qu'une victoire du RN, c'est plutôt un ripolinage de la famille de droite, désormais poreuse qui est à l'?uvre. Il n'est pas pour autant très rassurant de savoir que droite et extrême droite sont à ce point imbriquées désormais. Sauf qu'à choisir, il semble bien que les électeurs préfèrent sans nul doute la droite à l'extrême droite qui cherche en vain à se normaliser.
Ainsi, les défaites du RN sont nombreuses. Le maire sortant de Mantes-la-Ville, Cyril Nauth, seul maire du Rassemblement national de l'Ile-de-France, a été battu par La République en marche, Sam Damergy. Dans le Var, dans la petite localité du Luc, le maire sortant RN Pascal Verrelle a perdu devant le LR Dominique Lain.
Côté victoires du RN, citons seulement le député RN Ludovic Pajot qui emporte dans le Pas-de-Calais la ville de Bruay-la-Buissière et la victoire à Moissac dans le Tarn-et-Garonne.
Dans la région Sud, en Vaucluse particulièrement, l'extrême droite grignote peu à peu le paysage en l'emportant dans des villages de la ceinture avignonnaise comme Sorgues, Mazan et Bédarrides. Pour cela, elle s'est s'alliée au parti de la droite traditionnelle (Les Républicains LR) et parfois à des trublions du parti présidentiel La République en marche (LREM).
Par contre, l'extrême droite ne parvient pas à décrocher des villes moyennes convoitées depuis des années comme Avignon (la socialiste Cécile Helle est réélue) ou Carpentras. L'extrême droite perd aussi Bollène, où le parti socialiste récupère la municipalité après deux mandats de Marie-Claude Bompard (La ligue du Sud), épouse de l'inamovible Jacques Bompard, premier maire Front national élu en 1995 maire d'Orange et réélu constamment depuis. Dimanche, il s'est permis de gagner avec 56% malgré une quadrangulaire...
Dans les Bouches du Rhône, on le sait, Marseille a viré à gauche. Une ville dont les augures parlent pourtant depuis des années d'un virage vers l'extrême droite... C'est loin d'être le cas, puisque le seul secteur jusque-là entre les mains du RN, le 7e secteur, tenu par le sénateur Stéphane Ravier, bascule à droite (David Galtier).
Enfin, à Arles, la mairie tenue depuis des décennies par le Parti communiste bascule au centre-droit avec la victoire du célèbre homme de télévision Patrick de Carolis, internationalement connu pour avoir créé sur la télévision publique la célèbre émission «Des racines et des ailes».
Lyon/
De notre correspondant Walid Mebarek
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Posté Le : 30/06/2020
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Walid Mebarek
Source : www.elwatan.com