Algérie

"Pas de dialogue possible avant le départ de Zeghmati"



Le conflit entre le ministère de la Justice et les magistrats s'engouffre ainsi dans une impasse dont il est difficile d'anticiper l'issue. D'autant que rien n'indique que la chancellerie compte lâcher du lest.En réaction à la répression des juges à l'intérieur de la cour d'Oran, le Syndicat national des magistrats a annoncé, dimanche soir, la suspension de toute médiation ou dialogue visant à dégager des solutions au conflit, jusqu'à la démission du ministre de la Justice, garde des Sceaux, Belkacem Zeghmati.
Le SNM a qualifié de "graves atteintes à l'intégrité et à la sacralité de l'enceinte judiciaire consacrée dans les conventions et traités internationaux en temps de paix et de guerre", l'intervention des forces de l'ordre contre les magistrats qui protestaient contre l'ouverture de la session criminelle à Oran et exhorté les autorités du pays à ouvrir une enquête, afin de sanctionner les auteurs de "cette mascarade".
Le SNM a également qualifié ce qui s'est passé à Oran de "dérapage dangereux" qui s'est déroulé, rappelle ce syndicat, "au moment où il a répondu favorablement à toutes les demandes de médiation pour résoudre la crise". Il constitue, soutient la même source, "une contradiction avec le discours de la tutelle pour le maintien du dialogue".
Le Syndicat national des magistrats met, par ailleurs, en garde contre "le pourrissement de la situation" et dégage sa responsabilité "quant à d'éventuels dérapages qui découleraient de la réaction des magistrats", lit-on dans le même document. Le conflit entre le ministère de la Justice et les magistrats s'engouffre ainsi dans une impasse dont il est difficile d'anticiper l'issue.
D'autant que rien n'indique que la chancellerie compte lâcher du lest. Quelques heures avant la répression opérée au sein de la cour d'Oran, Abdelhafid Djerir, directeur général des affaires judiciaires et juridiques au ministère de la Justice, avait traité la grève en cours des magistrats de "rébellion et de désobéissance".
Le même jour, le tribunal administratif de Tipasa avait émis une ordonnance en référé d'heure à heure, déclarant la protestation des magistrats illégale car "intervenant en contradiction des dispositions de l'article 12 de la loi organique portant statut de la magistrature et entravant le bon fonctionnement d'un service public sensible". L'ordonnance en question contraint le Syndicat national des magistrats de ne pas occuper les cours et les tribunaux et de ne pas perturber le travail judiciaire.

Nissa H.


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