«Pas de dialogue avec les symboles du système»

Comme il fallait s'y attendre, le 20e rendez-vous hebdomadaire des marches du mouvement populaire et qui a coïncidé avec le 57e anniversaire de la fête de l'Indépendance, le 5 Juillet 1962, a été à la hauteur des espérances avec une déferlante humaine qui rappelle les grandes mobilisations des premières semaines. Ils étaient en fête, et malgré une chaleur des plus torrides, dépassant largement les 45°c, des dizaines de milliers de citoyens, hommes femmes et enfants, ont défilé dans les principales artères de la ville de Bouira et venus des quatre coins de la wilaya.Des dizaines de milliers de citoyens, drapés, comme d'habitude, des deux drapeaux, l'emblème national et amazigh, ont envahi la rue juste après la prière du vendredi, formant des carrés et criant, dès les premiers instants, tous les slogans propres au mouvement comme « Yetnahaw ga3a », « Djazaïr horra dimocratia », en passant par « Klitou leblad yassarraqine » et autres « Pouvoir assassin », « Dawla madania, machi 3askaria » (Etat civil, non à l'Etat militaire », mais aussi, actualité oblige, « Libérez les détenus, libérez nos enfants, libérez Bouregâa ».
Les slogans brandis par les manifestant tournent essentiellement aussi autour du dialogue prôné par le chef de l'Etat, M.?Abdelkader Bensalah, et rejeté globalement par les citoyens, l'exigence d'une transition démocratique, la nécessité de libérer immédiatement les détenus et le moudjahid Lakhdar Bouregâa.
Cela étant, rappelons que contrairement aux derniers vendredis, où l'on a noté certaines intimidations et autres interpellations pour port d'emblèmes amazighs surtout à la fin des marches, à l'occasion de celle d'hier, les policiers, et malgré certains slogans provocateurs scandés par les manifestants, se sont distingués par leur sang-froid.
Y. Y.