Algérie

Pas de démocratie sans réelle participation civile Débat sur les élections et la citoyenneté à la Laddh



Des élections ne peuvent garantir, à elles seules, l'exercice d'une réelle démocratie.
«Un scrutin ne peut apporter ni paix ni démocratie. Il est impératif que ces élections répondent à certains critères, en termes de liberté, de sincérité et de transparence», affirme le professeur Kamel Daoud, vice-président de la Ligue algérienne de défense des droits de l'homme (LADDH). Il s'exprimait, hier, lors d'une conférence-débat organisée au siège de la LADDH, conclusion d'un débat virtuel entamé sur le portail citoyen de la Friedrich Ebert Fondation. Intitulé «Les élections, pivot de la citoyenneté», ce forum, qui a pour modérateur le professeur Daoud, a vu la participation de nombreux internautes qui ont pu répondre et débattre de questions telles que «Pourquoi les élections sont-elles un dispositif fondamental dans la promotion de la démocratie '», «Comment le citoyen peut-il s'impliquer dans la supervision des élections '» ou encore «Comment obtenir des élections ''libres, sincères et transparentes'' '».
Et si, dans l'absolu, «les pulsions de pouvoir inhérentes à la nature humaine» font que des élections transparentes ne puissent exister sans réelle contrôle et surveillance, la situation qui prévaut en Algérie rend cet exercice encore plus irréalisable. «Le préalable à des élections est le contexte général dans lequel elles se déroulent. Il faut une réelle ouverture politique, un climat de libertés publiques et individuelles, l'ouverture des médias et la liberté d'expression. Ce qui manque en Algérie, et qui est prouvé par les résultats de tous les scrutins organisés jusqu'à l'heure», estime le professeur Daoud, et ce, en dépit de la présence de nombreux observateurs internationaux et nationaux. «Tous les instruments d'un Etat de droit existent, mais l'application et la volonté font défaut. Ce qui a pour effet un pays et un système électoral qui ont tous les semblants d'une démocratie, mais qui n'en est pas une», déplore-t-il.
«Pour l'implication indispensable de la société civile»
Dans cette opacité quant à l'exercice du pouvoir, l'apport des citoyens reste marginal. L'une des recommandations de nombreux rapports de surveillance des législatives de mai dernier est d'ailleurs l'implication de la société civile dans le processus électoral. «L'un des garants du bon déroulement d'un scrutin est la présence active d'organisations non gouvernementales, d'associations et de la société civile dans la supervision des différentes opérations.
Pour ce faire, il est indispensable d'installer officiellement un mécanisme pour une telle participation», explique le professeur Daoud. Ce qui n'est pas chose aisée dans l'état actuel des choses. «Les élections sont réduites, aujourd'hui en Algérie, à un face-à-face entre partis politiques et ministère de l'Intérieur», conclut-il. Maître Noureddine Benissad, président de la LADDH, abonde dans le même sens. «Tout est biaisé, fraudé, corrompu, voire même perverti. Le citoyen estime, à raison, que son vote ne servira à rien, il a perdu toute confiance. La priorité est donc de reconstituer le tissu social, donner plus de valeur à l'action politique et citoyenne.»


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