Algérie

«Pas de concession, sur le fond et sur la forme !»


Le gouvernement de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) ne compte plus « faire de concession, sur le fond et sur la forme », a indiqué son ministre des Affaires étrangères qui, en outre, affirme que l'« Etat sahraoui revendique l'intégration des Nations-Unies en tant qu'Etat membre ».Ahmed Kessi - Alger (Le Soir) - Le ministre des Affaires étrangères sahraoui, Mohamed Salem Ould Salek, a, lors d'une conférence de presse organisée hier, à Alger, appelé le Conseil de sécurité des Nations-Unies, qui se réunira dans les prochains jours, à assumer ses responsabilités en assurant un traitement équitable entre les deux parties en conflit, le Sahara Occidental et le Maroc. Le Conseil de sécurité « doit impérativement assumer ses responsabilités et traiter équitablement les deux parties en conflit », a-t-il- indiqué.
À ce titre, Mohamed Salem Ould Salek affirme que le Conseil de sécurité « doit imposer le respect des accords signés par les deux parties, et prendre des décisions fermes à la faveur de l'organisation d'un référendum». Ceci, note-t-il, en dépit de « la fuite en avant de l'occupant marocain, qui continue à tromper l'opinion internationale, avec la complicité de certains pays, dont la France et l'Espagne qu'il cite nommément, et certains organes de presse».
Le référendum, estime-t-il, est « un compromis réaliste, voire une concession faite dans le cadre du plan de règlement signé par les deux parties ». Contrairement à ce réalisme que certains veulent édicter aujourd'hui et qui signifierait «la confiscation des droits du peuple sahraoui, remplacer le droit à l'autodétermination par le fait accompli». « Nous ne pouvons plus accepter de délai pour ce référendum, et nous ne comptons pas faire de concession, sur le fond et sur la forme », tranche-t-il.
«Nous sommes prêts à des négociations avec le Maroc, sous l'égide des Nations-Unies et de l'Union africaine, pour arriver à une issue à ce conflit qui dure depuis des décennies. La dernière colonie d'Afrique ne peut rester éternellement dans cette situation d'oppression, d'accaparement de ses richesses, de déni d'un peuple qui ne reculera devant rien pour recouvrer son indépendance », a expliqué le ministre des Affaires étrangères de la RASD.
«Ceux qui défendent la légalité internationale doivent intervenir pour mettre fin à ce conflit», a indiqué le ministre sahraoui.
À l'occasion, il a rappelé que «l'agression d'El Guerguerat a été l'élément déclencheur de la reprise des combats entre le Polisario et l'armée marocaine, qui a permis aux combattants sahraouis d'intervenir militairement, et de donner une bonne leçon de courage, d'abnégation et de patriotisme au colonisateur». Il ajoutera que «si le Maroc persiste dans sa politique de fuite en avant, le retour à une action armée n'est pas à écarter», a soutenu le chef de la diplomatie sahraouie.
Par ailleurs, le diplomate sahraoui a souhaité que la nouvelle administration américaine annule la décision prise par l'ex-Président américain, Donald Trump, liée à «la reconnaissance» de la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara Occidental.
A. K.
Les mines anti-personnel font près de 3 000 victimes sahraouies
Pas moins de 2 980 victimes de mines anti-personnel implantées par le Maroc au Sahara Occidental occupé ont été recensées au 13 novembre 2020, a fait savoir Moulay Ezzine Sidi Mohamed, directeur du Bureau sahraoui de lutte anti-mines.
« Le Maroc a procédé à un minage des plus intensifs, soit 2,2 mines/habitant », a indiqué M. Moulay Ezzine au cours d'une intervention par visioconférence à l'occasion de la célébration de la Journée internationale de la sensibilisation au problème des mines et de l'assistance à la lutte anti-mines à Alger.
« Il y a quelque 14 000 km2 pollués en mines anti-personnel. Ces statistiques couvrent la période d'avant le 13 novembre 2020 », a précisé le conférencier, notant que « les mines sont implantées particulièrement aux alentours du mur de la honte érigé par le Maroc en 1990, en violation du droit international ».
M. Moulay Ezzine a ajouté que les Sahraouis comptent saisir la Cour pénale internationale (CPI), une fois le travail sur les statistiques sera terminé, relevant, par ailleurs, que « la prise en charge des victimes reste toujours délicate, notamment en ce qui concerne l'aspect psychologique dont les séquelles marquent les esprits à vie.
R. I.
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