Algérie

Pas de centre spécialisé avant 4 ans !



Pas de centre spécialisé avant 4 ans !
Les malades atteints d'Alzheimer devront attendre encore quelques années afin d'être pris en charge. En attendant, les malades constituent de véritables «charges» pour leur entourage.«Il est très difficile pour la famille du patient de supporter les aléas de cette maladie, c'est très lourd comme responsabilité. Surtout qu'on ne reçoit aucune aide de l'Etat.» Salima, la quarantaine, vit un calvaire. Elle se sacrifie tous les jours un peu pour s'occuper de son père, atteint de la maladie d'Alzheimer. «En Algérie, après le diagnostic, on te prescrit des traitements qui ralentissent le processus de la maladie et tu dois te débrouiller tout seul». En 2010, un projet avait bien été lancé : celui du premier centre spécialisé dans la prise en charge et la recherche sur la maladie d'Alzheimer. Avec une enveloppe de 2,5 milliards de dinars dégagée par la direction de la santé de la wilaya de Blida. Il devait ouvrir en 2014. Finalement, l'étude de faisabilité «vient juste d'être finalisée», affirme Ahmed Zénati, directeur de la santé de la wilaya de Blida.Les malades vont devoir attendre plus que quatre ans encore pour être pris en charge. Existe-t-il un autre centre d'accueil pour les malades d'Alzheimer en Algérie ' Non. Contrairement à la Tunisie. Pourtant, pour l'Algérie, la société de neurologie et de neurophysiologie clinique estime, en l'absence d'études, le nombre de malades à 100 000 cas. Le syndrome Alzheimer enregistre 25 millions de personnes souffrantes dans le monde, un chiffre qui pourrait passer à 42 millions en 2020 et à 81 millions en 2040. Pour le professeur chef de service de l'hôpital de Constantine, Ahmed Allioueche, les personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer, qui défilent dans son cabinet entre deux et cinq patients par semaine, «devraient avoir droit à un confort psychologique assuré par une ambiance familiale ou par des centres spécialisés qui sont inexistants en Algérie». Sauf que les centres ou infrastructures dont parlent les médecins n'existent pas.FardeauComparée à sa voisine la Tunisie, l'Algérie ne possède aucun centre spécialisé pour accueillir les personnes atteintes d'Alzheimer. «C'est de notre faute à tous, médecins, spécialistes de la santé et l'Etat bien sût, car tout le monde néglige les plus de 60 ans», répond Dr Ahmed Allioueche, chef du service de neurologie à l'hôpital de Constantine. Evidemment, la prise en charge de nos malades Alzheimer est la responsabilité des familles, une responsabilité qui représente un véritable fardeau. Selon Mohamed Arezki, président de la SANNC et chef de service neurologie au CHU Blida, «Alzheimer affecte de manière significative la vie de la personne atteinte, mais aussi son entourage familial avec un impact conséquent sur la vie quotidienne».Et de continuer : «Pour l'assistant, il s'agit de répondre aux besoins croissants de la personne malade et d'accepter l'aide au fur et à mesure de l'évolution de la maladie, parfois même aux dépens de sa santé mentale et physique.» Et Ahmed Allioueche de poursuivre : «Il est impossible pour les familles d'assumer seules le poids de cette maladie, car en Algérie comme dans le monde entier, la loi considère ces malades comme des malades psychiatriques. C'est aux médecins de corriger cette erreur de traitement.» Un traitement en perspective ' Pas encore, les médicaments prescrits agissent seulement sur les troubles cognitifs et comportementaux et ne font que ralentir le processus, mais pas l'éradiquer. Néanmoins, début février, dix des plus grands laboratoires au monde se sont unis dans l'espoir de mettre au point un traitement contre certaines maladies chroniques, dont l'Alzheimer, une union qui a fait l'effet d'une bombe. En effet, cette initiative est une première dans le monde de la recherche pharmaceutique, car les avancées dans ce domaine sont secrètes et propres à chaque laboratoire.




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