Algérie

«Pas d'incidence sur l'activité sismique en Algérie»



«Ce sont deux situations complètement différentes, liées à  l'activité de failles actives séparées l'une de l'autre par plusieurs milliers de kilomètres», explique le docteur Hamou Djellit, chef du département études et surveillances sismique au sein du CRAAG. «Il n'y a pas de cause à  effet, puisque les mouvements des plaques ne sont significatifs qu'à l'échelle régionale», ajoute-t-il. Et la configuration géodynamique n'est pas la même. En termes de vitesse, de taille des plaques, d'âge et, de ce fait, de puissance accumulée et dégagée lors des secousses telluriques. La mer Méditerranée est un petit bassin, un reste d'océan. Car il y a des millions d'années, c'était un océan, qui a donc autrefois connu les mouvements et pressions que connaît actuellement le Pacifique. «Aujourd'hui, le bassin enregistre surtout des coulissements latéraux, qui, en termes de puissance, ne sont pas identiques aux autres endroits de la planète à  très forte activité sismique», affirme le sismologue. L'on assiste au sud de la Méditerranée occidentale à  une réorganisation de la limite de la plaque Afrique-Europe. Et l'Algérie se trouve sur ce point de jonction, la faille qui sépare ces plaques. Le pays est exposé à  une activité sismique faible à  modérée, ponctuée par des épisodes violents, comme ce fut le cas à  Boumerdès, en mai 2003. «Statistiquement, l'Algérie enregistre de 60 à  80 secousses telluriques par mois, à  condition de 2 tremblements de terre par jour», expose le Dr Djellit. Toutefois, cette micro-sismicité n'a, en majorité, aucune incidence géographique ou géologique, tant l'activité enregistrée n'excède pas des magnitudes de 2 sur l'échelle de Richter. L'intensification de l'activité sismique régionale augure-t-elle de l'imminence d'un séisme majeur ' «Non. Le phénomène géodynamique et ses incidences sont permanents, mais rien ne peut prévoir de telles manifestations. Par ailleurs, l'évolution des plaques ne saurait àªtre évaluée par le nombre de secousses enregistrées, ce sont d'autres marqueurs qui apprécient d'un emballement», répond le Dr Djellit. Avis partagé par nombre d'experts et sismologues, dont Jacques Deverchère, sismologue et chercheur à  l'université de Bretagne occidentale, qui prend part à  de nombreuses missions d'études sur l'Algérie. «Il n'y a pas de signe avant-coureur d'un séisme majeur», affirme-t-il. De même, il n'est pas possible d'interpréter de quelque façon que ce soit l'activité actuelle en Algérie ni en Méditerranée. «C'est l'objet de recherches en cours par de nombreux chercheurs dans le monde. Il n'y a donc pas de raisons particulières de s'inquiéter aujourd'hui, les scientifiques ne disposant pas actuellement de théorie éprouvée permettant de proposer une prédiction à  court terme d'un séisme», explique-t-il.


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