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Pas d'engouement pour l'assurance des personnes à Tizi Ouzou Filialisation du secteur des assurances



De notre correspondant à Tizi Ouzou
Malik Boumati

L'assurance des personnes, un nouveau produit des assurances proposé à la faveur d'un changement dans la réglementation apporté il y a de cela deux années et entrée en vigueur récemment, ne connaît pas encore l'engouement escompté et par les compagnies
d'assurances et par les pouvoirs publics. En juillet 2011, les nouveaux textes régissant le secteur des assurances enjoignaient aux compagnies d'assurance de séparer l'assurance des personnes de celle des biens, en créant des filiales distinctes. Près de deux années après cette nouvelle mesure, toutes les compagnies d'assurance n'ont pas réussi à créer des filiales spécialisées dans l'assurance des personnes. Actuellement, même si la nouvelle assurance n'est pas proposée par toutes les compagnies, il reste que celles qui proposent l'assurance des biens ont cessé de proposer l'assurance des personnes qui accompagnaient, notamment, les assurances des véhicules et autres de voyages.
A Tizi Ouzou, certaines compagnies publiques proposent ce nouveau produit en sous-traitant avec d'autres boîtes d'assurances. Les autres compagnies se préparent autant qu'elles le peuvent à passer à l'action, y compris les compagnies privées, mais elles ne
semblent pas vraiment pressées dans la mesure où les citoyens n'ont pas montré un engouement quelconque à ce produit «qui n'entre pas dans notre culture». Il est vrai que les Algériens n'ont pas cette culture de souscrire une assurance-vie ou une assurance-décès, et plus que cela, ils n'ont de relation avec les assurances que pour les produits obligatoires, comme l'assurance auto ou l'assurance voyage. Ils sont en effet rares les citoyens dans la capitale du Djurdjura à avoir entendu parler de cette décision gouvernementale de séparer l'assurance des personnes de celle des biens. Les quelques écrits de presse qui en ont fait part n'ont pas vraiment attiré l'attention des lecteurs, occupés par d'autres sujets jugés plus importants, même si le sujet a été traité déjà en 2011 quand la décision a été prise.
En somme, il semble un peu tôt pour deviner l'attitude des citoyens, notamment ceux de la wilaya de Tizi Ouzou, vis-à-vis de ce nouveau produit du secteur des assurances. Non seulement les compagnies d'assurances ne sont pas encore tout-à-fait prêtes pour lancer ce nouveau produit qui leur impose de créer des filiales, mais, en plus, les citoyens en général n'ont pas encore eu écho de cette nouvelle réglementation. Et pour mettre fin à cette situation, il est clair qu'il faudra une campagne d'information et d'explication à l'adresse de la population, en mettant en exergue les bienfaits de ce genre d'assurances pour les personnes concernées et leurs ayants-droit. Une campagne qui incombe en premier lieu aux compagnies d'assurance, puisque l'assurance des personnes reste un produit commercial, mais cela n'empêche pas l'intervention de l'Etat dont la mission est non seulement d'informer la population mais aussi de la protéger contre d'éventuels «dérapages» des compagnies d'assurances.
Il reste que la réticence de la population à l'égard de l'assurance des personnes est tout-à-fait naturelle et prévisible. Les Algériens ne se ruent jamais sur des produits qu'ils ne connaissent pas bien, ou dont ils ne maîtrisent pas les tenants et les aboutissants. Il faudra un peu de temps pour que les agences des différentes compagnies d'assurances commencent à accueillir d'éventuels clients. Mais pour cela, ils auront aussi besoin d'avoir des propositions intéressantes.


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