Algérie

Pas d'augmentation de l'allocation devises



La priorité est au rétablissement des équilibres financiers.La Banque d'Algérie exclut toute augmentation de l'allocation devises. "Ce n'est pas le moment", a déclaré le vice-gouverneur de la Banque d'Algérie, Djamel Benbelkacem, à la radio Chaîne III. Il a ajouté que la priorité pour le moment est le rétablissement des équilibres financiers. L'augmentation de l'allocation touristique demande un effort financier qui n'est pas possible dans la période actuelle, selon ce responsable de la Banque centrale. "Il y a 10 millions de passeports et 3 à 4 millions d'Algériens qui voyagent à l'étranger", a-t-il argué. Concernant la dévaluation de la monnaie nationale, il a estimé que la perte de la valeur du dinar n'est pas directement imputable aux autorités monétaires nationales, mais constitue le résultat d'une appréciation de la monnaie européenne sur les marchés des changes internationaux, a affirmé, hier, Djamel Benbelkacem. Intervenant dans l'émission "L'invité de la rédaction" de la Chaîne III de la Radio nationale, Djamel Benbelkacem a indiqué que l'autorité financière n'a opéré que des "ajustements nécessaires" quand l'euro s'est apprécié par rapport aux autres monnaies. Selon lui, la valeur du dinar par rapport à l'euro n'a baissé en moyenne annuelle que de 7%. En fin de période (décembre 2017 par rapport à décembre 2016), le dinar a perdu 15% par rapport à l'euro. Mais, a-t-il ajouté, ce n'est pas uniquement le dinar qui a baissé. Le vice-gouverneur de la BA a fait remarquer que cette situation n'est pas propre à l'Algérie, mais concerne également des pays comme "la Chine, l'Indonésie, la Turquie ou encore le Brésil, dont la monnaie a connu une dépréciation de 10 à 15% par rapport à l'euro". Si l'Algérie n'avait pas suivi, "elle aurait accordé une prime aux importations en provenance de ces pays". Il a, par ailleurs, souligné que la mise en œuvre de la politique du financement non conventionnel, "si ces objectifs sont atteints", n'aura pas d'impact direct sur la valeur de la monnaie nationale. Selon l'invité de la Radio nationale, "le cours d'une monnaie évolue en fonction des performances économiques du pays. Or, de ce point de vue-là, il faut bien admettre que notre économie n'est pas assez performante ni assez compétitive". "Quand vous avez un déficit de la balance commerciale et un déficit de la balance des paiements, cela veut dire simplement que dans notre pays, la dépense intérieure brute est supérieure à la production et à l'offre", a-t-il souligné. Toutefois, le vice-gouverneur de la BA a estimé que le pays n'est pas dans le rouge. "Notre économie a eu une capacité de résilience (résistance) bien supérieure à beaucoup d'autres économies exportatrices de ressources d'hydrocarbures", a-t-il précisé, en ajoutant que "la valeur du dinar va évoluer en fonction de notre compétitivité, de notre capacité à nous diversifier, de notre capacité à augmenter notre offre interne de biens et services. Voilà ce qui pourrait rétablir la valeur du dinar à l'avenir". Interrogé sur les déclarations du ministre du Commerce jugeant le dinar surévalué, Djamel Benbelkacem n'a ni confirmé ni infirmé ces déclarations, mais il a plutôt précisé que le problème des importations est structurel, et ce n'est pas uniquement le taux de change qui peut résoudre le problème des diminutions des importations.
"Résoudre le problème des importations, c'est résoudre les problèmes structurels et les grands déséquilibres de notre économie. Et ce n'est pas avec la seule variable du taux de change. Il y a d'autres variables qu'il faut mettre en œuvre pour rétablir ces équilibres." Pour parvenir à rétablir les équilibres, il ne faut pas se contenter de réduire les dépenses, mais d'envisager l'augmentation de l'offre et des recettes. Il faut, a-t-il préconisé, améliorer le recouvrement fiscal, rationaliser les subventions et les exonérations. Concernant la baisse du taux de croissance, Djamel Benbelkacem a estimé que "cette baisse est, en réalité, due principalement à la baisse de la croissance dans le secteur des hydrocarbures. Ce n'est pas l'économie hors hydrocarbures qui a baissé".
Saïd Smati


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