Algérie

Pas d'argent, pas de joueurs, peu d'affaires !



Ouverte exceptionnellement le lundi 25 janvier, la période d'enregistrement de nouveaux joueurs au sein des équipes de la Ligue 1 arrive à expiration, ce soir à minuit.Inédite trouvaille par situation calamiteuse. Sur le plan de la santé publique, Covid-19 oblige, et plus terre à terre sur celui des finances. Les économies de pratiquement tous les pays touchés par la pandémie ont été endommagées, le sport en particulier a été l'une de ses victimes collatérales. Demandée par les clubs engagés en compétition africaine, ainsi que les joueurs qui n'ont pas, pour diverses raisons, trouvé preneurs avant le 27 octobre dernier, date échue du mercato estival, cette dérogation a du plomb dans les ailes. D'abord contents de l'aubaine offerte par la FAF, des clubs comme le MCA et l'ESS ont vu leur «bonheur» freiné par le rappel de l'instance fédérale à propos des dettes contractées dans des litiges avec d'anciens employés (joueurs ou entraîneurs), lequel rappel a été préjudiciable aux deux mentors disqualifiés au même titre que 9 autres clubs. Tout recrutement, en sept jours ouvrables, avec des caisses presque vides et des dettes à l'infini, devenait illusoire. Pour les deux équipes précitées mais également pour la plupart des pensionnaires de la L1.
Comme nos clubs n'ont pas cette «culture» de vendre leurs meilleurs éléments pour renflouer leurs caisses et éviter la faillite, l'argent public venant souvent à la rescousse pour déblayer les pires obstacles, acheter devenait du domaine de l'impossible. Sauf à chercher dans le «sac à chômeurs». Ceux-là ne sont pas nombreux et leur CV avant-Covid ne plaide pas pour donner espoir aux clubs en quête de bonnes occasions. Après tout, même la FAF a communiqué le chemin à prendre pour pouvoir opérer ses emplettes. Outre les chômeurs, donc peu nombreux et au CV incertain pour ne pas dire insuffisant, les clubs ont le droit de chercher des recrues parmi les étrangers, qui ont les mêmes spécificités que nos chômeurs car eux-mêmes chômeurs dans leurs pays ou dans les pays où ils évoluaient pour la dernière fois, sinon parmi le contingent de nos émigrés, ex-nationaux et autres binationaux. Dans cette catégorie, l'opportunité est réelle car ces footballeurs sont en conflit avec leur actuel employeur. En Tunisie et dans des pays du Golfe. Chez le voisin de l'Est, le retour sur le marché est plus accessible vu la proximité et les conditions tarifaires moins onéreuses. Le Club Africain de Tunis qui possède une demi-douzaine de nos joueurs, recrutés en été mais pas qualifiés depuis l'automne du fait que le club de Bab-Jdid a une sale ardoise à effacer auprès de ses anciens employés, sera à ce titre un «réservoir» dans lequel des clubs algériens ont voulu puiser. L'autre formation de la capitale tunisienne, l'EST, voulait quant à elle dégraisser et le quintet algérien (Chetti, Tougaï, Bedrane, Meziane et Benghit) était mis dans la balance afin de pouvoir rééquilibrer les finances et recruter des cibles évoluant dans des postes où les Sang et Or n'ont pas assez de qualité. C'est pourquoi, après Bensaha prêté en été au MC Alger pour 80 mille euros, des noms parmi ce groupe étaient en piste pour rejoindre des clubs en Algérie. Abderrahmane Meziane étant celui dont le nom aura été le plus souvent cité comme probable nouvelle recrue de l'USM Alger, son ancien club avant qu'il s'aventure aux Emirats. Le prêt de l'enfant de Médéa était presque acquis pour les Rouge et Noir avant que la direction du club tunisois ne résiste à la tentation en affichant un niet à Anthar Yahia qui voulait, lui, un transfert définitif.
Vendredi tout est permis !
Pour les Algériens du CA de Tunis, l'affaire est moins corsée car dès mercredi, Brahim Farhi et Zakaria Naidji ont scellé leur départ de façon unilatérale dès lors qu'ils avaient l'accord de la Fifa. Benayada et Boutmen, ainsi que Chérif El-Ouazzani et Ferier (ex-U23 du MCA), avaient rencontré jeudi le président du club Abdeslam Younsi pour lui signifier qu'ils quitteront eux aussi le CA de Tunis. La promesse du patron des Rouge et Blanc du CA de régenter la situation d'ici une semaine n'a pas altéré leur envie de départ. Boutmen ayant même donné son accord de principe pour enfiler le maillot de l'USMA.
Vendredi au soir, les premiers transferts sont annoncés. Des chômeurs (Banouh au NAHD) et des rapatriés de Tunisie (Farhi au MCA) mais également des étrangers (le Ghanéen Daniel Agbloe Adzigodi Lomotey à l'ESS) devraient faire partie des effectifs de la Ligue 1 dès demain. Comme par hasard, ces trois clubs n'ont pas le droit de recruter à cause de dossiers en suspens au niveau de la CNRL. Pour autant, aussi bien le MCA que l'ESS, deux représentants algériens en coupes africaines, annoncent qu'ils ont obtenu une dérogation pour pouvoir qualifier leurs recrues. A vérifier.
Un autre obstacle interviendra s'agissant de certains joueurs non qualifiés en Tunisie, sous le maillot du CA de Tunis plus exactement, mais dont le dernier contrat en Algérie court toujours. C'est le cas du médian Brahim Farhi qui a signé au Mouloudia d'Alger alors que son contrat avec la JS Saoura expire le 1er juillet prochain. Doit-il retourner à son club d'origine pour consommer l'intégralité du bail puis choisir une autre destination ou peut-il contourner cette «contrainte contractuelle» pour s'engager avec le MCA '
Le bras de fer entre les gars de Béchar et les Algérois risque de déteindre sur le match en retard opposant mardi prochain ces deux formations, financées par des filiales de la Sonatrach (la précision n'est pas fortuite). Pendant ce temps, les «recherches» se poursuivent et «clients», «commerçants» et autres «maquignons» redoublent de férocité durant cette effrénée course à l'apport exceptionnel dont le contenu ne l'est pas forcément. Ce marché de dupes en temps de crise va nous réserver bien des surprises quand, lundi matin, chacun découvrira le pot aux roses...
M. B.


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