Algérie

Pas chômer, pas travailler


En général, on cache les mendiants et on parque les pauvres pour conforter l'honnête population et les étrangers de passage dans leur idée que tout va bien. Mais l'Algérie est l'un des rares pays qui arrête ses chômeurs, comme cela s'est passé à Tizi Ouzou il y a quelques jours ou comme cela se passe chaque semaine entre Ouargla et Hassi Messaoud. Les pouvoirs publics, sur l'idée que s'il n'y a plus de chômeurs, il n'y a plus de chômage, au lieu de poursuivre les bureaux de main-d'?uvre qui monnayent illégalement les postes, préfèrent arrêter et poursuivre en justice les chômeurs. Le délit ' Demander du travail par le procédé ? finalement le seul qui reste ? de l'attroupement public.C'est dans le même ordre d'idées et de procédés que l'ex-patron de Biotic, la filiale la plus inventive et la plus créatrice de richesses de Saidal, vient d'être condamné à 7 ans de prison. Le délit ' Aucune accusation précise n'a été déployée au tribunal et aucun délit pénal enregistré, même le procureur n'ayant rien trouvé à demander à l'accusé lors du procès. Le délit du délit ' Probablement pour l'accusé d'avoir dit un jour, quand il était en poste et fabriquait plus de médicaments en quelques années que n'en a produit l'Algérie depuis l'indépendance, que dans 5 ans, la facture d'importation de médicaments sera réduite pour être proche du zéro.
Si les importateurs se félicitent déjà du verdict que Saidal, déjà laminée, est appelée à rapidement disparaître, il reste cette étrange conclusion : quand on ne travaille pas, on risque la prison, mais quand on travaille trop ? à l'image de l'ex-patron de Biotic ou de ces nombreux cadres injustement incarcérés ? on va aussi en prison. Il faut donc rester entre les deux et trouver la façon le plus prudente de faire semblant de travailler. En touchant un vrai salaire. Ce modèle économique n'est évidemment pas viable. Mais qui s'en soucie vraiment '
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