Algérie

Pas besoin du «12ème» homme!



Pas besoin du «12ème» homme!
One, two, three, viva l'assemblée nationale qui a voté comme un seul homme, debout et les mains bien en évidence, la nouvelle Constitution. A la majorité absolue, ce projet de révision constitutionnelle a été adopté par les membres des deux chambres du Parlement. «Ouf», diront certains, «mmmhhh», répliquent d'autres, qui se recrutent dans les gradins mi-remplis, mi-vides de l'opposition. Du reste, il était évident que l'équipe des «anti» allait perdre ce match d'ailleurs joué d'avance. Car en face, il y avait de grosses pointures, des personnalités capables d'avoir des milliers de voix. Pas étonnant, diront certains, puisque les mains levées sont celles du FLN et du RND, qui quadrillent parfaitement le terrain de ce vote pour un projet qui a macéré pendant au moins quatre ans. Et, maintenant, le résultat est là: le projet de révision de la Constitution a été adopté à la majorité et ouvre dès lors de nouveaux horizons pour la vie constitutionnelle du pays, de nouveaux mécanismes que vont mettre en place les deux pouvoirs, l'exécutif et le législatif. C'est bien ! Mais, des regrets, il y en aura au sein de la classe politique, du moins celle qui observe, assise tranquillement dans son coin mi-ombragé, mi-obscur, comme ces sages des temps anciens, ou des «demi-dieux» de la mythologie grecque, de l'Oracle à Sisyphe, obligés parfois d'intervenir pour changer le cours de l'Histoire. Car ces observateurs capables de plus de discernement sur ce que sera l'avenir et «neutres» dans cette partie du jeu politique, ont toujours appelé à une consultation du peuple dans tout projet qui concerne son avenir. Là également, dans cette révision constitutionnelle, «the Bullit» est passée trop vite et trop rapidement pour marquer l'arrêt du peuple. A-t-il eu au moins conscience qu'il a été oublié, marginalisé, non convoqué par le coach pour jouer ce match de la révision constitutionnelle' On ne sait, mais, ce qui est sûr, c'est que dans tous les cas de figure, n'est-ce pas, le coach seul connaît parfaitement la tactique et la stratégie de jeu face à un adversaire imprévisible. Des fois que le «Non»populaire voudrait se la jouer en «solo», et fausser la tactique de jeu déjà mûrement réfléchie pour son propre bonheur. Non, tout compte fait, c'est parfait comme cela, une adoption ‘'bon enfant'' de ce projet de révision de la Constitution, sans trop de vagues, maintient l'équilibre et les institutions du pays dans leur cocon, ni ne remue trop ce qui ne doit pas être remué. Car il y a en face un programme social, économique, des réalisations à faire, des nouveautés juridiques et épistémologiques à mettre en place, une presse à libérer, une économie à repenser, le «bizness» à remodeler. Bref, un grand programme qui attend d'être poursuivi, pour compléter et achever dans les meilleurs conditions sociales possibles un quinquennat sérieusement perturbé par une inattendue baisse des recettes pétrolières, et donc un retour à une vitesse grand «V» à l'austérité. A l'inflation, à la hausse des prix, à l'achat de ceintures efficaces mais, souhaitons-le, pas durables. C'est pour toutes ces raisons que l'arrêt du peuple a été ‘'grillé'' par cette révision constitutionnelle. Pas le temps, le projet doit être vite bouclé, pour passer rapidement à autre chose, à la suite du programme des réformes. Certes, le plateau de cette Constitution est consistant, avec plein d'avancées sur des sujets et des dossiers hier tabous, mais, il y a quand même des ratés. Comme un moteur qui pétarade, qui marche sur «trois pattes», le système, de la culasse aux soupapes, en passant par les fameux pistons, a de lui-même supprimé la quatrième bougie, n'ayant pas besoin de son énergie pour fonctionner. Mais, faut pas croire que la «vox populi» ne soit pas importante, loin de là, il y aura prochainement des élections ; seulement que pour cette fois-ci, la partie était facile, pas besoin du «12ème» homme. C'est en gros le reproche de fond qu'ont fait les «sages» de la mythologie propre à cette révision constitutionnelle du début du 3ème millénaire.




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