Algérie

Pas à l'ordre du jour



Certains supputaient sur l'ouverture des médias publics, notamment la télévision et la radio, à  l'opposition, il n'en est finalement rien. Le Conseil des ministres, sous la conduite du chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika, n'en a même pas fait allusion.
La réponse a été autant claire qu'insultante : les Algériens n'ont pas formulé le besoin d'exprimer leurs aspirations à  la démocratie et à  la liberté, au contraire, leurs revendications s'arrêtent au strict domaine de l'alimentaire.
C'est ce que l'Exécutif a décidé de passer comme message, mais c'est aussi la contrevérité que les propagandistes du régime essayent par différents moyens de propager dans la société.
Comme les restrictions qui frappent la liberté de marcher dans la capitale, et toute la répression déployée pour empêcher toute expression populaire dans la rue, la télévision et tous les médias publics sans exception servent aussi le même objectif. Celui d'exclure les Algériens qui n'adhèrent pas à  la politique officielle. Il est considéré même dangereux de laisser s'exprimer l'autre opinion.
Dangereux parce qu'en réalité les tenants du pouvoir n'ont aucun argument à  faire valoir pour défendre leurs positions. La télévision est un instrument de pouvoir, ils comptent bien en garder le monopole. Même pas prêts à  en céder ne serait-ce qu'une petite parcelle. La propagande officielle, relayée par une certaine presse, ne laisse en fait que peu de place à  la raison.
Alors attendre ou espérer des réformes allant dans le sens de plus de liberté, ou au moins respectant la notion de service public, vocation première d'une télévision d'Etat, relève de l'illusion.
Les rumeurs bien orchestrées ces derniers jours sur la disponibilité du gouvernement à  lâcher du lest en ouvrant un tant soit peu les canaux du service public de l'information se sont avérées une véritable arnaque politique. Un signe révélateur que l'Exécutif ne s'accommode guère de visions et d'idées qui lui refléteraient ses propres échecs et qui viendraient secouer la chape de plomb qui s'abat sur le pays, et la déclaration de Mourad Medelci, ministre des Affaires étrangères, qui, dans un entretien qu'il a accordé avant-hier à  la chaîne française France 24, avait pris le temps d'appeler les médias à  «plus de retenue et de perspicacité dans leur analyse» quand ils prédisent à  l'Algérie le scénario tunisien et égyptien. 
 


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