Parution-Troisième édition du livre de l'universitaire Abdelghani Megherbi : La pensée d'Ibn khaldoun toujours vivante

«La pensée sociologique d'Ibn Khaldoun», de Abdelghani Magherbi, Editions «Casbah», ' pages, prix public : 450 DA. Ibn Khaldoun reste sans conteste le père fondateur de la sociologie. Cette science n’est apparue qu’au XIXe siècle en Europe alors qu’elle a été découverte, analysée et répandue par ce savant maghrébin il y a déjà plus de six siècles. L’universitaire, Docteur es lettres et de philosophie Abdelhamid Megherbi tient à le faire savoir et à l’affirmer bien haut.«Casbah» Editions vient en cette année 2010 de faire paraître son ouvrage intitulé, «La pensée sociologique d’Ibn Khaldoun». C’est déjà la troisième édition, les deux précédentes sont épuisées, sans compter celle publiée en langue nationale. Son livre se lit comme un roman avec une trame, sur le parcours de toute une vie mouvementée et pleine de surprises de l’attachant personnage qu’est Ibn Khaldoun. Il adopte pour captiver le lecteur, un style à la fois simple, clair et attrayant comme si l’on racontait une histoire. L’auteur adopte cette forme d’écriture usuelle bien que son ouvrage constitue une étude scientifique destinée aux chercheurs et universitaires. Il avoue un double but, celui de pouvoir mettre à la disposition des gens intéressés et pour leur culture générale, les connaissances et les enseignements qu’apporte ce savant, illustre penseur de la civilisation arabe. L’intérêt est d’autant plus grand qu’Ibn Khaldoun est maghrébin avant tout et qu’il témoigne ainsi par ses racines, son appartenance à notre identité. Il ne cesse d’ailleurs de revendiquer cette appartenance, de l’analyser et de l’étudier bien qu’il ait séjourné, pour des raisons liées à son parcours d’homme politique, en Espagne et dans les pays du Moyen Orient. Ibn Khaldoun connaît ainsi parfaitement tous les pays du Maghreb, particulièrement ses grandes villes, sièges des dynasties où il assumait de hautes fonctions au service des gouvernants. On nommera, Tunis où il est né, Béjaia, Biskra, Tiaret, Tlémcen, Fès. Malgré les longues distances qui séparaient ces villes et les lenteurs des transports de son époque, Ibn Khaldoun se déplaçait aisément. C’est que ce savant était un homme de terrain. Comme le souligne Abdelghani Megherbi, à l’inverse des théoriciens de la sociologie en occident, à l’image d’Auguste Comte et Emile Durkheim qui étudiaient leur science dans les bibliothèques, Ibn Khaldoun, lui, vivait les faits et événements sociaux en qualité d’acteur. Ses études et analyses sont fondées sur la vie pratique. Ces fondements basés sur la réalité donnent à l’œuvre d’Ibn Khaldoun cette authenticité qui l’amène vers l’universel et la pérennité. Pour preuve, les enseignements de cet illustre penseur, caractérisés par les critères de rationalité et d’objectivité restent toujours actuels. Le livre d’Abdelghani Megherbi qui place au centre la pensée d’Ibn Khaldoun l’effectue, en faisant référence aux connaissances universelles apportées par des noms de savants illustres, allant de l’antiquité aux penseurs des différentes époques jusqu’à nos jours en passant, bien sûr, par l’âge d’or de la civilisation arabe. Par l’intermédiaire d’Ibn Khaldoun, l’auteur a réalisé un vaste travail encyclopédique, profitable en même temps, à l’enrichissement de la culture générale.