Algérie

Parution-Mon père disait



Un hymne aux vertus Une ?uvre éducative fondée sur les valeurs du terroir et qui devrait entrer dans les manuels scolaires. Le professeur Kaci Hadjar, chef de service de gynécologie-obstétrique au CHU de Bologhine, a publié trois ouvrages dont Mon Père disait? Celui-ci est un hommage à la mémoire de l?homme idéal, admirable et bon que fut son défunt père. L?ouvrage se veut aussi un moyen d?immortaliser l?inépuisable héritage culturel légué par ce « conseiller, éducateur et homme tant dévoué pour l?éducation de son fils ». L?ossature du livre repose sur soixante-quatorze proverbes et dictons en berbère et en arabe populaire que l?auteur tient de la bouche de son père. Chaque proverbe est suivi d?une traduction en français, d?explications et ensuite de commentaires, de conseils, d?appels à la sagesse, au travail sérieux, à la loyauté, à l?intégrité, ainsi qu?au respect des libertés. En somme, aux vertus. Une philosophie et une approche de la vie que l?auteur espère partager avec le lecteur. Le recueil est pédagogique. Kaci Hadjar, à travers les proverbes sélectionnés, met en perspective une ligne de bonne conduite sans doute utile à la jeunesse algérienne, aujourd?hui sans repères et en proie à toutes sortes de dérives. L?ouvrage se veut aussi un avertissement contre l?insouciance, la jouissance, les fantasmes et les déboires de tous genres. « La vie est dure comme une pierre », par exemple, premier dicton du recueil, qui incite à ne jamais baisser les bras afin de réussir ses projets, trouve un écho dans la citation de Victor Hugo, « La vie est un combat », que le père de l?auteur aimait reprendre. En se basant sur sa propre expérience et celle de son père, ouvrier en France, Kaci Hadjar décrit la dure vie des émigrés algériens. Dans cette lutte acharnée pour la survie, se dresse l?image d?un père idéal, si exemplaire qu?il s?arrangeait toujours à cacher sa détresse et son désarroi pour éviter de déstabiliser son fils. Beaucoup d?autres proverbes recueillis interpellent le lecteur sur certains vices et fléaux qui gangrènent notre société tels que la toxicomanie, la corruption ou la ruse. Par ailleurs, Mon père disait donne une dimension universelle à certains proverbes. Se faisant, l?ouvrage dresse un tableau peu luisant de notre monde, miné par toutes sortes de dangers, les inégalités sociales, les abus de pouvoir, la corruption, la violence et la guerre. On ne peut s?empêcher de penser à « père Abraham » et aux valeureux conseils et réflexions qu?il essaie d?inculquer à son « pauvre Richard », personnages marquants de la littérature américaine, nés de la plume d?un des fondateurs du rêve américain, le scientifique, génie de l?électricité, philosophe et homme politique, Benjamin Franklin (1706-1790) dans son livre intitulé Poor Richard?s Almanach. La comparaison entre les deux ouvrages n?est pas fortuite. Si l??uvre de Benjamin Franklin a inspiré des générations de jeunes Américains, les incitant au « hard work », à l?honnêteté, la loyauté au pays et au respect des libertés, le professeur Hadjar fait de même en s?inspirant des trésors que renferme notre culture ancestrale. A la différence que c?est l?école qui est devenue le relais indispensable de telles ?uvres. Petite remarque utile : en cas de réédition, des corrections de la transcription en tamazight des proverbes seraient souhaitables. Pr Kaci Hadjar. Mon père disait. Collection de proverbes et de maximes commentés. GAL Editions. Alger, 2007. 190 p.


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