Algérie

Parution : L’arbre ou la maison, Azouz Begag (Julliard)



Parution : L’arbre ou la maison, Azouz Begag (Julliard)
A Alger, il existe une librairie, la librairie du Tiers Monde, qui défend la liberté à travers des lectures, des débats. Sur les étals, on trouve ce genre d’ouvrages « aux sources du Hirak », « Vendredi en Algérie », « Libertés, dignité, algérianité avant et après le Hirak ». Ce roman « L’arbre ou la maison » fait écho à cette Algérie là, éprise de liberté et de culture. C’est l’histoire du voyage initiatique de deux frères venus à Sétif pour régler une histoire de succession. Samy, l’aîné, retourne sur son passé. D’où est-il ? D’Algérie ou de France ? Le narrateur, lui, vient revoir la maison de ses parents enterrés au bled. Samy est un solitaire qui préfère les arbres et son jardin à la compagnie des êtres humains. De mauvaise grâce, il a accepté de suivre son cadet au pays des origines et de l’arbre généalogique. Les murs de sa maison en région lyonnaise sont couverts de graffitis du genre : « les bicots dégagez ». En Algérie, Samy est un « bi », bi-national, français et non plus arabe, où on lui dira « vous les bis, dégagez ». Ni d’ici ni de là-bas, en somme. D’où sa passion des arbres, sa quête des racines. Les deux frères arrivent à Sétif en pleine période de Hirak, cette révolution à coup de manifestations pacifiques. Le narrateur est heureux de retrouver le pays, les oliviers et surtout Rym, son amour de jeunesse. Rym, la petite quarantaine, collectionne des livres trouvés dans la rue, une bonne âme ayant mis en place une cabane à livres. La jeune femme, qui a perdu ses parents pendant les années noires, a toujours eu soif d’apprendre. Le roman nous entraîne en Kabylie, dans une échappée échevelée à bord d’une guimbarde. Le trio va retrouver une association à but littéraire, « les amis de Marcel Mouloudji » qui sacre Rym conférencière et lui offre la belle robe kabyle. Ce roman est avant tout le portrait d’une femme libre dans sa foi et sa culture. Elle porte le voile traditionnel à sa manière paysanne et se pare de couleurs vives. La voilà avec son « fiancé » plongée au cœur de la révolution algérienne. On découvre alors une Rym militante, une Marianne algérienne. Un très beau roman sur l’Algérie contemporaine (c’est aussi rare que précieux). Et un magnifique portrait de femme. Par l’auteur du célèbre « Le gone du Chaâba ».


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