Algérie

Parution de "Mohamed Iguerbouchène, une œuvre intemporelle"



Parution de
C'est un ouvrage précieux sur le parcours et l’œuvre de Mohamed Iguerbouchène que vient d'éditer Dr Mouloud Ounnoughene.

Neurochirurgien de profession, le docteur a donc tronqué sa blouse blanche le temps d'un voyage sur les traces de ce musicien exceptionnel. L'ouvrage intitulé «Mohamed Iguerbouchène, une œuvre intemporelle» est le résultat d'une longue recherche que l'auteur dit avoir menée avec la rigueur qu'exige un travail sur le legs d'un homme de cette stature. Le livre sera désormais une référence pour ceux qui veulent découvrir l'œuvre de ce père du métissage musical. Iguerbouchène a étudié et pratiqué différentes cultures musicales. Et ces diverses influences on les retrouve d'ailleurs dans ses différentes compositions. L'artiste a évolué dans un monde musical un peu complexe et diversifié des années 1930 à 1950. Né en 1907 à Aït Ouchen (Azeffoun), Iguerbouchène a marqué le répertoire de la musique algérienne. Très jeune, il a évolué dans l'univers de la musique universelle, occasion pour lui de côtoyer les studios et les salles de concerts qui vont forger sa personnalité et déterminer son avenir. Il n'avait que 18 ans quand le jeune Mohammed Iguerbouchène donne un concert à Bregenz (Autriche), sur le lac de Constance, où il interprète ses œuvres parmi lesquelles deux rapsodies mauresques sur des thèmes spécifiquement algériens. Après trois années d'études et avec plusieurs diplômes en poche, Mohammed Iguerbouchène regagne l'Algérie où une entreprise de productions cinématographiques le charge d'écrire une partition musicale pour un film intitulé ‘’Aziza’’. Parallèlement à la composition de musiques de films, l’artiste se consacre également à la création de nombreuses œuvres symphoniques. Par son admirable travail, Iguerbouchène devient membre des Sociétés des auteurs compositeurs et des auteurs dramatiques. Il a cosigné avec Vincent Scotto la bande-son du film «Pépé le Moko» avec Jean Gabin. Iguerbouchène grave également sa musique dans les studios américains de la Walter Ranger/United Artists, notamment pour le compte du film ‘’Algiers’’. Il a illustré musicalement le charmant «Bim, le petit âne» dont le commentaire est écrit et dit par Jacques Prévert. Il a collaboré aussi avec Tahar Hennache dans le film documentaire «Ghatassine essahra». Mohammed Iguerbouchène était ami avec l'écrivain Albert Camus qui l'a formé dans le domaine littéraire et lui permit à devenir ainsi membre du comité d'honneur de l'Association des journalistes, écrivains et artistes de France et d'Outre-Mer. A Paris, il fut aussi élève de Guillot de Saix et du professeur Destaing de l'école de Langues orientales de Paris, de 1939 à 1942, en langues berbères. Il parlait très correctement les langes anglaise, allemande, espagnole et arabe. Mohammed Iguerbouchène à disparu en 1966, laissant derrière lui un riche travail d'artiste. L'auteur de l'ouvrage sur Iguerbouchène, le Docteur Mouloud Ounnoughene est aussi musicien, ancien producteur et animateur d'émissions radiophoniques sur les musiques du monde. Son métier et sa passion pour l'art l'ont amené à étudier les effets et les impacts de la musique sur le cerveau. Et dans ce sens, il a publie un livre, Influences de la musique sur le comportement humain, préfacé par le professeur A.L. Benabid de l'académie des sciences de France. L'auteur a animé de nombreuses conférences sur le thème du métissage musical et a présenté plusieurs communications ayant trait à l'œuvre d'Iguerbouchène.

Source : La Dépêche de Kabylie


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