Après La mémoire de l'anchois, Ceux qui marchent sur la tête ne pensent pas avec les pieds et Le secret de Donna Peppina, voilà que l'auteur algérien vivant à Rome depuis plus de 25 ans récidive en publiant un quatrième ouvrage qui montre, encore une fois, son engagement dans l'action humanitaire et sa volonté, comme à chaque tentative, de mettre le doigt sur des sujets cruciaux et des fléaux qui gangrènent la planète mais que l'homme, dans son égoïsme constant ou par indifférence extrême préfère ignorer. Cette fois-ci, le consultant auprès des agences et programmes des Nations unies s'attaque à la faim du monde, non pas pour présager de la fin du monde comme on pourrait le supposer, mais plutôt pour tirer la sonnette d'alarme sur une situation de famine, certes, alarmante, mais qui a des solutions, pour peu qu'on s'en préoccupe. "Vaincre la faim offrirait, à toutes ces populations qui souffrent, de meilleures opportunités économiques, alors qu'elles perdent des milliards de dollars US pour cette lutte sans fin".Fidèle à sa plume drôle, mais non moins incisive, s'armant de jeux de mots perspicaces et ô combien cinglants, et s'appuyant sur ses nombreuses missions sur le terrain et un peu partout là où on le sollicite pour faire des constats et apporter des solutions, Nasser nous donne à lire dans cet ouvrage fort utile des cas précis d'"agriculture meurtrie", d'"eau souillée", de "braconnage tous azimuts" d'"environnement dégradé", de "sols contaminés", de "terres volées? légalement"?, pour, certes, attirer l'attention sur ces dangers, mais pas pour pleurnicher sur ce sort tragique de la planète. Non, l'auteur veut secouer ces responsables irresponsables, empêcher ces pilleurs de terres pendant qu'il est en encore temps et sauver cette planète que l'homme est en train de détruire en la menant à sa "fin" alors que "la fin de la faim" existe.
Dans divers chapitres s'étalant sur plus de 200 pages, le lecteur saura ce qu'est la faim, où elle est en train de sévir, qui en est responsable, comment agissent les ONG, pourquoi il faut communiquer pour changer les comportements, comment mettre fin au gaspillage alimentaire, comment protéger cette terre nourricière? Et avec des cas concrets de "sucess-stories" réalisés en Angola, en Egypte, au Liban, en Mauritanie et en République démocratique du Congo, Nasser montre que "des pauvres luttent tous les jours pour améliorer leur existence en pratiquant une agriculture vivrière." À la fin du livre, le lecteur apprendra beaucoup de choses sur cette réalité qu'il ignore, et il réalisera enfin qu' "agriculture rime avec culture".
Samira Bendris Oulebsir
La faim du monde, de Nasser.
Editions Balland, 216 p, mars 2019.
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Posté Le : 22/07/2019
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Samira Bendris Oulbsir
Source : www.liberte-algerie.com