La 4e édition du Feliv est une véritable aubaine pour les professionnels du livre de montrer au lectorat algérien leurs nouvelles productions. A cette occasion les éditions Alpha ont publié un recueil de poésie, une initiative et une démarche particulière, sachant que pour ce genre littéraire les publications se font rarissimes de nos jours pour la simple raison avancée par les éditeurs que la poésie, qui est en vérité la quintessence de l’esprit, ne fait pas vraiment recette en Algérie, arguant que les amateurs de ce genre seraient peu nombreux.
Il nous a été pourtant donné l’occasion de lire une production poétique d’un auteur inconnu dans la sphère littéraire, le recueil qui s’intitule Fleurs de feu d’Ali Bedrici, un auteur nouveau qui est aussi un nouvelliste et qui a fait ses études à l’Ecole nationale d’administration (ENA). Ce dernier mène de front des activités dont les domaines d’investigation semblent a priori opposés et c’est justement sa carrière professionnelle qui le pousse à beaucoup voyager à travers le territoire algérien dont la beauté des paysages, la culture et l’histoire des régions multiples ont largement aiguisé son sens de la création poétique et façonné sa vision de l’écriture. Dans ce présent recueil de poèmes, le genre comme à son habitude reste le domaine de prédilection des élans lyriques, l’auteur y chante l’amour de la bien-aimée suivant les contingences du présent et de la réalité du moment avec une sensibilité poussée à l’extrême limite de la connaissance de soi et de l’autre. L’enchantement de l’être sous le regard profond de celle pour qui il nourrit des sentiments devient par la magie des mots qui s’enchevêtrent un univers enchanteur fait de la lumière du jour que distille un doux soleil. Le poète chante les racines du bonheur et de l’espérance et invite sa partenaire dans sa candeur d’enfant à faire un chemin dans la vie ainsi dans le poème Sourire du ciel :
Tu es le sourire du ciel
La douceur de l’air d’été
Aux aurores
Tu es la pensée ultime
De l’univers s’éveillant à la vie
Au petit matin
Tu es le rythme apaisant
De mon monde intérieur
A la sérénité retrouvée.
Si le cœur du poète palpite et se berce dans les délices de l’amour, il est celui par qui les mots s’élèvent contre l’injustice des pauvres, de la misère sociale formulant un cri de colère et des appels de détresse sur des situations qui heurtent douloureusement la sensibilité exacerbée du poète dont l’âme tourmentée s’épanche et se mue en une complainte sur les déshérités d’ici-bas. Il en va de même de ses préoccupations écologiques qui pointent un doigt accusateur sur les ravages de la main de l’homme sur une terre qui était à l’origine un paradis terrestre et qui n’en finit pas de mourir comme dans ces vers tirés de Planète rouge :
Aujourd’hui, les humains
Ayant la tête dans le vent
Cherchent dans le Cosmos
D’hypothétiques oasis de vie
Oubliant que leur Terre,
Pourtant bien vivante,
Est en train de mourir.
Lynda Graba
Fleurs de feu de Ali Bedrici, aux éditions Alpha, 66 p, Alger 2011.
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Posté Le : 30/06/2011
Posté par : infoalgerie
Source : www.elmoudjahid.com