Algérie

PARUTION


PARUTION
«Récits et Témoignages » de Mohamed Abdeldjebar dit Hamou, vient de paraître. Dans cet ouvrage, l'auteur relate des évènements d'une vie mouvementée dans toutes ses dimensions, durant la période coloniale et post-indépendance (1930-2001), avec une précision minutieuse et d'une mémoire infaillible encore très fraîche ; des faits en filigrane racontés dans leur stricte réalité, dans le temps précis (jour, date, heure, sujets traités, climat ”?), sans omettre aucun détail, sans la moindre hésitation quand il s'agit de dire la vérité, rien n'est laissé ou raconté au hasard ou au pif. Or, certains évènements ont été vécus par l'auteur lui-même, dans une conjoncture difficile durant la période coloniale : les torturés de la Dzira, la création des scouts, le dernier hommage à son compagnon Mohamed Kermoud, le camp de Kreider (El-Kheiter actuellement) ; Géryville (El- Bayadh), Colomb-Béchar (Béchar) ; le boxeur improvisé Bouaziz et le combat livré à un légionnaire le descendant par K.-O. ; la fièvre des années 40 et la mort du capitaine Ardassenoff (le mardi 27 août 1946) tué par les frères Moulay (jugés et condamnés à mort), c'est ce capitaine qui a conduit les massacres du 8 mai 1945 et muté dans la région de Aïn-Séfra, le premier chahid de la région «Binhasse » tué le 14 juillet 1953 à Paris, lors de la célébration du 14 juillet ; la fête gâchée du 1er novembre, les arrestations et les jugements, et bien d'autres sujets à lire avec un plaisir évident. «Récits et Témoignages», retrace également le nationalisme, le militantisme et le patriotisme, mais aussi des grands évènements qui ont secoué la capitale des monts des Ksour, la ville natale de Hamou qu'il a tant chérie, Aïn-Séfra, ville de Sidi-Boutkhil, à laquelle il lui réserve des pages entières illustrées de photographies et des descriptions de sa richesse naturelle, jadis la mer de l'Alfa, les minerais, l'agriculture et l'élevage, l'hydrographie, ses djebels géants (Aïssa, Mekter, Mzi, Morghad), la géographie et la répartition des populations, sa culture dimensionnelle (berbère-chleuh) et autant d'autres atouts que recèle cette contrée du sud/ouest. Comme il n'a pas manqué de raconter quelques faits, sur sa ville adoptive, Béchar, où il a occupé des fonctions de responsabilité dans le domaine bancaire. Hamou, comme aiment l'appeler ses pairs, est né le 9 avril 1926 à Aïn-Séfra, garçon unique d'une famille de notables, dirigée par un père traditionnaliste mais non austère, il vit à l'aise durant toute son enfance. En nationaliste affirmé, il se voit confier plusieurs missions et contribue à la dynamisation de deux groupes scouts à Aïn-Séfra et Béchar. Membre du PPA et moudjahed, alors en poste dans l'annexe des affaires sahariennes à Béni-Ounif, il eut accès à certains secrets-défense de l'armée coloniale, qu'il transmit aux responsables de l'ALN et devint l'espion particulier du colonel Lotfi auquel il lui rendit souvent visite à son PC à Figuig (Maroc). Démasqué, il est considéré comme un chef de la révolution et à ce titre, il est arrêté le 27/06/1957, et incarcéré à la prison civile d'Oran ; puis jugé et condamné le 02/02/1958 à purger une peine de prison à la centrale de Berrouaghia, jusqu'à sa libération, début mai 1960. De 1963 à 1967, il présida la délégation spéciale de la commune de Aïn-Séfra, en tant que maire. Après des emplois dans le domaine administratif et hospitalier, il travailla comme cadre dans le secteur banquier, où il a dirigé le CPA de Béchar, avant de clôturer sa retraite en 1992 comme directeur régional à la BDL de Béchar. Gestionnaire aux valeurs incontestables, intègre et dévoué, citoyen aux principes inaltérables, d'une simplicité excessive, il est de par son comportement exemplaire à l'égard de tous ceux qu'il cètoie, surtout les démunis, un homme d'honneur. Tout est rapide, instantané chez ce grand personnage, qui réagit aux situations auxquelles il est confronté avec beaucoup de calme, de sagesse. Comme il en est de même de ses écrits : des aventures, des anecdotes, des séries de faits réels, des belles histoires qu'il conte admirablement dans cet ouvrage de mémoires «Récits et Témoignages » de 168 pages. Que peut-on dire de ce grand-père, grand révolutionnaire, grand intellectuel, qui vient de nous offrir et offrir aux générations futures, un plateau en or plein, une riche archive, une riche bibliothèque, une longue histoire coloniale et une autre post-indépendance. Merci Hamou et que Dieu te prête longue vie pleine de santé. Ne dit-on pas à tout seigneur, tout honneur !
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