A la découverte de la littérature arabe
Ecrivains et poètes arabes ont trouvé refuge dans A la découverte de la littérature arabe, de Heidi Toelle et Katia Zakharia. Un livre fait de rencontres et de (re)découvertes. Un voyage de quinze siècles. Un ouvrage de référence indispensable pour cerner la création littéraire arabe. De nos jours, quand on ouvre un journal, quand on allume la radio ou la télévision, il arrive bien souvent que les mots arabe et musulman soient précédés ou suivis de terroriste, intégriste, islamiste, attentat-suicide, Al Qaîda, Ben Laden et, au mieux, de dictateur ou encore de loubard de banlieue. Nos concitoyens acquièrent ainsi peu à peu la certitude que les Arabes et les musulmans n?ont pour toute spécificité que la sauvagerie et la violence », notent Heidi Toelle et Katia Zakharia, auteurs de A la découverte de la littérature arabe, toutes deux professeurs à l?université. L?introduction est rude, presque militante. C?est aussi un cri du c?ur, difficile de leur donner tort. Et c?est pour faire découvrir tout un continent littéraire ignoré que les auteurs se sont attelés à accompagner écrivains et poètes depuis le VIe siècle. Un travail titanesque de compilation et d?analyses. On (re)découvre avec un plaisir, sans cesse renouvelé au fil des pages, des auteurs oubliés, enfouis dans l?inconscient, des classiques déclassés, des auteurs qualifiés de mineurs par des spécialistes rigides. « Ce livre a aussi été pour nous l?occasion de battre en brèche un certain nombre d?idées reçues, parfois méprisantes ou paternalistes, que l?on trouve ici ou là dans les ouvrages des spécialistes de cette littérature, qu?ils soient orientalistes ou arabes », font si justement remarquer Heidi Toelle et Katia Zakharia. On entendrait presque les poètes pré-islamiques déclamer leurs vers dans le désert et voir sous nos yeux les écrivains contemporains se rebeller contre le colonialisme, puis contre leurs gouvernements. A la découverte de la littérature arabe n?est pas une thèse de doctorat, réservée aux seuls initiés. Il se lit comme une odyssée, les bouleversements politiques et les bégaiements de l?histoire servant de toile de fond. C?est une rencontre avec une multitude d?auteurs, faite de bruits et de silences. Toujours au pluriel. Une rencontre pleine de diversité : de Casablanca à Baghdad, en passant nécessairement par Alger et le Caire. A la découverte de la littérature arabe, Heïdi Toelle et Katia Zakharia, Flammarion.
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Posté Le : 07/02/2005
Posté par : sofiane
Ecrit par : Rémi Yacine
Source : www.elwatan.com