Algérie

Partis politiques : «Aucun changement enregistré»


Cette décision a été annoncée, on s'en rappelle, afin de parer à  la vague de soulèvements populaires enregistrés dans les pays arabes. Une année après l'abandon de cette disposition qui paralysait les contestataires et muselait les voix discordantes, force est de constater que cette décision en a déçu plus d'un. «Cette disposition n'a eu aucune incidence sur la réalité du terrain», juge Mohcine Belabbas, porte-parole du RCD. «En une année, l'Algérie a enregistré plus d'interdits, il y a eu plus de policiers visibles, notamment dans les rues d'Alger. De même, il y a eu plus d'arrestations. Et l'on continue de refuser d'accorder des agréments aux partis, comme c'est le cas pour Sid Ahmed Ghozali», poursuit le député RCD. «La levée de l'état d'urgence ne s'est nullement traduite par un surcroît de libertés pour les Algériens», estime pour sa part Chafaa Bouaiche, secrétaire national à  la communication du FFS. D'ailleurs, les pressions sur les militants des partis politiques de l'opposition ou des droits de l'homme se sont accentuées. Les refus d'autorisation de réunion, d'association ou de manifestation n'ont pas pour autant cessé. «Les autorités continuent de refuser d'accorder des salles aux partis ou aux associations afin d'y tenir leurs activités», commente M. Belabbas du RCD. «Pour le FFS, les plus graves dérives du pouvoir ne se sont jamais encombrées du respect du cadre institutionnel pour s'exercer. Avec ou sans état d'urgence, l'Algérie n'est toujours pas un Etat de droit», affirme M. Bouaiche. Ainsi, paradoxalement, ce qui était annoncé comme l'instauration d'une libération et d'une démocratisation de la vie publique s'est avéré n'être qu'un acte «pour la forme», un déverrouillage «sur le papier». «En une année, les interdits se sont multipliés», insiste le RCD. Ce n'est pas que ces censures et autres abus n'étaient pas pratiqués au cours des 19 ans durant lesquels l'état d'urgence était toujours en vigueur. Seulement, la déception a été à  la mesure des attentes suscitées par cette annonce tant le «non-changement» des moyens de répression a été flagrant. «Les Algériens pensaient vraiment que les choses seraient différentes une fois l'état d'urgence levé. Ils croyaient vraiment au changement», déplore M. Belabbas. Même son de cloche pour le MSP, qui estime qu'aucun changement notable n'a été enregistré suite à  cette mesure. Mais avec une nuance toutefois : «La situation n'a pas enregistré de modification. Ce qui s'explique par le fait que l'état d'urgence n'était qu'une loi et qu'il n'y avait pas de traduction et d'application de cet état d'urgence dans les faits», estime Kamel Mida, porte-parole du MSP. 
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