Parti pris

Lancée dans une guerre totale contre les Palestiniens de Ghaza, l'armée israélienne, parmi les plus importantes au monde, n'a jamais connu la moindre limite dans son champ d'action ainsi que dans le choix de ses cibles. Voilà donc une vérité que beaucoup tentent d'occulter et il a fallu toute la perspicacité de personnalités comme l'ancien secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, pour tenter de remettre les pendules à l'heure en appelant les choses par leur nom et donc rappeler la vérité.Celle qui consiste à dire qu'il y occupation israélienne et qu'il serait faux de traiter le conflit palestinien comme s'il s'agissait d'une guerre classique rien que pour justifier les massacres que cette armée commet régulièrement. Pourtant, il en est qui refusent d'en tenir compte, allant jusqu'à renier leurs propres discours. Et jusqu'à leurs engagements antérieurs, ce qui est tout de même important. Assurément, quelque chose ne va pas dans ce monde puisque l'injustice et l'impunité sont bien plus grandes qu'on le pense.Et même l'inaction en est une forme. D'ailleurs, en ce qui concerne Israël, une telle question n'a jamais été envisagée malgré toutes ses violations de ce qui tient lieu de légalité internationale. Et pour ne pas y aller, rien de mieux que le simple discours dénué toutefois du bon sens le plus élémentaire, s'agissant chaque fois de culpabiliser les Palestiniens. En tout cas, les spécialistes du langage n'auront aucun mal à relever les incohérences, mais aussi son caractère tendancieux.Le choix est tel que chaque propos devrait être accompagné d'une notice d'explication. Alors que l'aviation israélienne pilonnait aveuglément et sans répit les localités palestiniennes incluant les zones densément peuplées, certains préféraient s'en prendre aux Palestiniens coupables, disaient-ils, de lancer des roquettes dont on remarquera qu'elles n'ont causé aucune perte israélienne.Il est vrai que le secrétaire général de l'ONU s'est laissé aller à des commentaires mettant en cause le Hamas palestinien et même à déclarer qu'il y a trop de victimes, comme s'il y avait un seuil à ne pas franchir. Mais en la matière, l'Europe a fait bien plus en déclarant, à l'issue de son sommet de mercredi, qu'Israël «doit agir de manière proportionnée». La proportionnalité des rapports même dans la guerre, voilà donc un nouveau concept comme cette notion double, en fait, consistant à parler de réaction et ensuite modérée.Cela veut dire quoi, au juste, alors que de tels propos semblent exclure l'idée même que ce soit là une guerre non conventionnelle avec des bombardements aveugles n'épargnant rien ni personne, y compris les espaces occupés par les diplomates européens, ceci étant alors considéré comme des «violences» ' Il ne s'agirait alors plus de bombardements ou d'agression, les deux cas exigeant des moyens, et en parler ainsi mettrait bien entendu en cause Israël, car lui seul en dispose et il est difficile de voir là une précaution ou une clause de style. N'est-ce pas dangereux '