Entre l'Algérie et la France c'est le grand amour, économique. C'est un rapprochement d'intérêts mutuels, affirme-t-on, mais on ne sait à quel point. C'est un partenariat gagnant-gagnant, ajoute-t-on, mais on suspecte fortement qu'il y a un plus gagnant que l'autre. On peut deviner pour qui penchera la balance dans ces rapports équilibrés.Pour le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, les opportunités d'investissements qui s'offrent aux opérateurs français, publics et privés, sont nombreuses, prometteuses et ne demandent qu'à être exploitées notamment en matière de partenariat économique, d'échanges scientifiques et culturels et de transfert de savoir-faire. Aussi, les appellera-t-il à faire preuve d'audace et de créativité en saisissant ces opportunités. D'autant plus, arguera le Premier ministre, que l'Algérie a élaboré une législation qui accorde des facilitations et une protection des investissements directs étrangers (IDE). Mieux, des aides considérables sont consenties par l'Etat algérien à toutes les entreprises mixtes dans les domaines du foncier, du financement et de la fiscalité. Mais le Premier ministre ne manquera pas de souligner que l'Algérie a aussi des priorités qu'il résumera dans la nécessité «de développer la croissance hors hydrocarbures, qui est aujourd'hui une réalité et un objectif stratégique» du pays.Du côté français, toutes les opérations de charmes, les actions et les projections se rejoignent dans un point focal : le besoin et l'urgence pour la France de relancer sa croissance économique en berne. Classée plus mauvais élève de la zone euro, qui déjà a du mal à faire repartir son économie, la France est obligée d'aller à la conquête d'autres marchés. Et l'Algérie dont elle était le premier fournisseur avant d'être détrônée par la Chine, est à ce titre tout indiquée pour redevenir le premier client-partenaire qui permettra au savoir-faire français de se redéployer, d'autant plus que le marché algérien, de par sa position géographique et géostratégique, peut constituer une plateforme régionale pour les produits français.A comparer l'apport actuel du partenariat français à celui établi avec la Turquie (méga complexe textile, avec exportation) ou l'Allemagne (montage de4x4 Daimler-Benz militaire et civil, avec exportation), on ne peut que conclure que c'est plutôt un pâté cheval-alouette qui nous est offert, l'équidé étant la France bien évidemment, quand bien même ce serait un pur-sang arabe. Mais Paris fait montre d'une volonté de réorienter ses perspectives de partenariat. Elle qualifie la vingtaine d'accords devant être paraphé, aujourd'hui, lors de la tenue de la 2e réunion du Comité intergouvernemental de haut niveau à laquelle assistera M. Sellal aux côtés de son homologue français Manuel Valls, d'«emblématiques» pour l'avenir de la coopération bilatérale. Emblématiques pour qui ' Il appartient à l'Algérie de faire en sorte qu'ils le soient pour elle autant que pour la France. Car, vu la situation des deux pays, l'Algérie, qui a toute latitude pour diversifier ses partenaires -ce qu'elle fait du reste-, n'a pas besoin de la France. Par contre, la France a besoin de l'Algérie.H. G.
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Posté Le : 04/12/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Hassan Gherab
Source : www.latribune-online.com