Algérie

Partenariat algéro-français «Jamais demain ne sera plus comme avant»


Le forum de partenariat Algérie-France, annoncé en grandes pompes, a débuté hier à l'hôtel Hilton d'Alger, ou plutôt sous un chapiteau dressé pour la circonstance près de cet hôtel, avec la participation de près de 600 entreprises et en présence de l'ancien Premier ministre français (Monsieur Algérie) Jean- Pierre Raffarin, le secrétaire d'Etat chargé du Commerce extérieur Pierre Lellouche et les ministres algériens, Mustapha Benbada, Mohamed Benmerradi ainsi que le ministre de l'Agriculture, M Benaissa.

Cette «adhésion massive» des entreprises des deux pays «dépasse le rêve le plus fou» a déclaré d'emblée le directeur général d'UBIFRANCE, Christophe Lecourtier. L'homme ne cache pas son enthousiasme de voir autant d'entreprises, algériennes et françaises, venir s'asseoir autour d'une même table pour discuter affaires mais surtout partenariat.

«Jamais demain ne sera plus comme avant» dira-t-il sous un chapiteau plein à craquer d'entrepreneurs, de responsables d'entreprises et de représentants de différentes institutions.

Les organisateurs, même s'ils ne le disent pas explicitement, ne s'attendaient pas semble-t-il à une participation aussi importante d'entreprises françaises notamment. Elles sont plus de 160 à faire le déplacement à Alger pour engager des discussions avec leurs homologues algériennes et ce, dans un seul but : créer concrètement des partenariats dans différents secteurs d'activité économique.

La fin des «brouilles» entre Alger et Paris ?

«Vous êtes la preuve de l'amitié algéro-française» lance Raffarin à l'adresse des responsables d'entreprises des deux pays.

Raffarin qui souligne que «l'amitié c'est bien mais les preuves d'amitié c'est encore mieux» soutient que «désormais rien ne pourra se faire dans la région sans l'Algérie». L'ancien Premier ministre, qui précise néanmoins que tous les problèmes ne sont pas aplanis, semblait cependant très satisfait du travail accompli jusqu'ici notamment avec le ministre de l'Industrie, de la PME et de la Promotion des investissements, Mohamed Benmerradi.

Il développera au cours de son intervention plusieurs axes de la stratégie qui est ou qui sera observée par l'Algérie et la France, en matière de partenariat dans le cadre des discussions engagées depuis plusieurs mois.

Le social occupe une grande place dans ce partenariat à développer, ajoute l'ancien Premier ministre sous Jacques Chirac en expliquant que le but recherché est d'offrir une vie meilleure aux populations avec la création d'emplois aussi bien en Algérie qu'en France.

L'autre élément de la stratégie, explique encore Jean-Pierre Raffarin, ce n'est pas seulement de développer des affaires commerciales mais de bâtir des filières économiques en Algérie qui touchent plusieurs secteurs.

Qualifiant l'événement d'hier de «forum de la main tendue», Raffarin soutient que «nous sommes arrivés à une logique d'intégration économique».

L'homme qui reconnaît clairement qu'il existe un nouveau climat d'affaires en Algérie, fera également un peu de géostratégie en soulignant que «tous les scénarios dans la région passeront par l'Algérie et la France».

Notre pays est-il devenu un partenaire incontournable pour les Français ? Jean- Pierre Raffarin, désigné par Nicolas Sarkozy pour «booster» les relations économiques entre les deux pays, semble en tous les cas y croire fermement.

La détermination commune, la volonté affichée, la proximité des deux pays, l'histoire et la culture qui lient les deux nations et le «goût populaire» qui anime les relations entre l'Algérie et la France sont autant d'éléments et d'ingrédients pour la réussite d'un «partenariat à moyen et à long terme» estime Raffarin.

Le secrétaire d'Etat français chargé du Commerce extérieur, Pierre Lellouche a abondé auparavant dans le même sens.

«L'Algérie dispose de tous les atouts pour devenir le plus grand marché d'Afrique du Nord» affirme M Lellouche. Ce dernier qui rappelle les investissements engagés par les Français en Algérie (2,5 milliards d'euros, selon lui) dira que «ceux qui regardent dans le rétroviseur se trompent». Pierre Lellouche faisait bien évidement allusion à la colonisation française et à la guerre de libération nationale.

«Combien de personnes sont nés après 1962» a-t-il dit avant d'ajouter : «Je vous invite à regarder vers l'avenir».

Il soulignera, par ailleurs, devant les journalistes, en marge de la cérémonie d'ouverture du forum de partenariat, qu'il faut se respecter mutuellement sans faire l'impasse sur ce qui s'est passé entre les deux pays.

«Notre intérêt à tous est de voir une Algérie forte» souligne le secrétaire d'Etat français chargé du Commerce extérieur. Ce dernier affirme que «l'Algérie a une responsabilité de puissance régionale» en invitant du coup notre pays à s'unir pour faire face aux «pôles économiques» qui surgissent dans le monde.

Lellouche qui avoue sans ambages que «le mythe de la chasse gardée c'est fini», dira qu'en 2011 on ne peut pas parler de coopération sans géopolitique et de géostratégie.

Le secrétaire d'Etat ajoute que la France a perdu 10% de parts de marché ces dernières années et qu'il existe aujourd'hui en Algérie plus de Chinois que de Français.

«Nous sommes dans une logique de coopération et nous voulons aider l'Algérie à produire et à exporter» a-t-il encore indiqué en soulignant que le terme «gagnant-gagnant» n'est pas un slogan mais un travail.

«Nous voulons que ce forum soit le départ d'une véritable success-story» dira pour sa part le ministre de l'Industrie, de la PME et de la Promotion des investissements, Mohamed Benmerradi. Ce dernier, lors de son intervention n'hésite pas à parler de «nouveau souffle dans le partenariat économique entre l'Algérie et la France». Le ministre dira même que la méthode suivie jusqu'ici a été payante et la forte participation au forum est un signal fort sur une sorte d'engouement qui anime les deux parties.

Les dernières décisions du gouvernement au profit des PME, à l'occasion de la 13ème tripartite, témoigne de l'intérêt qu'accordent les autorités à l'entreprise, ajoute M Benmerradi pour qui l'environnement des affaires en Algérie n'a jamais été aussi propice grâce notamment au dernier plan quinquennal du président de la République doté d'une enveloppe de pas moins de 286 milliards de Dollars.

«Nous voulons un tissu de PME dans le bassin méditerranéen et les IDE sont souhaités» plaide le ministre. Son collègue du gouvernement, Mustapha Benbada a déclaré pour sa part que l'Algérie ambitionne de devenir un acteur incontournable dans la région en soulignant que «nous voulons être un acteur loyal».

A noter enfin que le forum qui se poursuivra aujourd'hui, devrait abriter quelques 4000 rendez-vous individuels entre les différents chefs d'entreprises algériens et français. Une douzaine de secteurs sont concernés. Il s'agit notamment, des équipements agricoles et agro-industriels, le bâtiment et travaux publics, biens d'équipements industriels, l'énergie et l'environnement, l'industrie et la construction mécanique, l'industrie manufacturière, les laboratoires de compétence, produits chimiques, santé, pharmacie et équipements médicaux, services : financiers, formation et ingénierie, les technologies de l'information et de la communication (TIC) et enfin transport et logistique.


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