Partenaire ou alibi électoral '

Quelle sera la place de la femme dans le prochain Parlement ' C'est l'une des grandes questions qui, encore une fois, agitent les esprits à la veille des prochaines échéances électorales. Réussira-t-elle à grappiller un peu plus de sièges dans les travées de la future APN et occuper un peu plus de place dans le paysage politique, comme l'a souhaité le président de la République dans l'un de ses discours, en évoquant l'introduction de petits amendements constitutionnels dans le sens de la promotion de la femme, dans une démarche que, dira-t-il, «nous comptons mener à terme pour permettre à la femme d'occuper la place qui lui sied au sein de la société et des institutions de l'Etat» ' Ou continuera-t-elle de servir de faire-valoir à des formations politiques pour lesquelles l'évolution de la condition féminine en Algérie (et ailleurs) représente le dernier des soucis ' Ce que, du reste, tout le monde a pu constater après trois mandatures, malgré les tonnes de promesses que les partis politiques, alors en campagne, avaient faites pour s'attirer les grâces de l'électorat féminin. Quel crédit accorder aujourd'hui aux déclarations que les partis engagés dans la course à la députation de mai font à propos du rôle majeur de la femme et de leurs engagements, rarement honorés, à lui accorder plus de considération et plus d'espace ' Le FLN rassure sur la confection de listes où les femmes seront «équitablement représentées», le chef du RND s'est dit «convaincu du changement positif dans le cadre du renforcement de la place de la femme», le MSP déclare que «seules la compétence de la femme et son expérience peuvent être déterminantes pour sa désignation dans les différents postes de décisions» et tous les autres partis politiques assènent qu'il n'est plus question de parler politique sans la participation pleine et entière de la gent féminine. Alors qu'à tort ou à raison, certains observateurs affirment que la montée au pouvoir des partis islamistes chez nos voisins maghrébins préfigure du pire pour l'avenir des femmes, beaucoup entretiennent (naïvement ') l'espoir que les législatives d'un pays qui a déjà fait l'expérience islamiste permettront, au contraire, à la femme - au-delà de conforter les acquis qu'elle a arrachés au prix de longues années de luttes et de sacrifices - de s'imposer un peu plus dans cet environnement masculin qui rechigne toujours à travailler dans le sens de l'amélioration de la condition féminine.S. O. A.