Algérie

partage musical et humain Clôture du rendez-vous musical Rock Belda



Après quatre soirées bien pleines, la manifestation musicale Rock Belda s'est clôturée vendredi soir, à la salle Atlas de Bab El Oued, sur un satisfecit partagé par les organisateurs et le public.
C'est devant une assistance relativement clairsemée ' week-end oblige et manque de stationnement ' que les lampions de Rock Belda se sont éteints, avec le passage sur scène des groupes Charly Fiasco, D'zaïr ainsi que les talentueux musiciens et chanteurs Joe Batoury et Samir Farès. L'ambiance était des plus explosives. Le coup d'envoi de ce quatrième et dernier spectacle a été donné par Samir Farès. A la fois auteur-compositeur et interprète, cet artiste à la musique aux sonorités folk et rock a enivré l'assistance de belles ballades musicales, tirées de ses derniers enregistrements dont, entre autres, Sourires de Rym, Win telkay kifi et l'incontournable titre Li sar issir.
D'une voix cristalline, il a parlé d'amour, d'amitié, de la beauté du monde et aussi de ses travers. Maniant aussi bien le guembri que les percussions, Joe Batoury, chanteur traditionnel de la confrérie gnawie d'Alger, a présenté de sa voix douce des chants sacrés et des reprises sur des riddims roots reaggae. Hey Joe de Jimmy Hendrix, Aïcha, Soudani Madyou sont, entre autres, les titres interprétés. Le groupe toulousain de punk rock français Charly Fiasco a, lui aussi, fait un tabac sur scène avec des chansons de leur dernier album intitulé Un brin d'essence dans la déroute. Parmi ces titres, citons Les bonnes questions, La poésie au bout d'une corde, juste une question d'amour propre ou encore Elocution sentimentale.
Le légendaire groupe algérien de rock, Dzaïr qui, signalons-le au passage, a acquis maturité et professionnalisme depuis une quinzaine d'années, a conquis l'assistance avec cette synthèse de sons rock, blues, châabi et gnawi, chantés en arabe dialectal. Le groupe a revisité certains anciens et présenté de nouveaux titres. Comme attendu et souhaité par tous, la soirée s'est clôturée par un b'uf auréolé de succès, reprenant l'incontournable Halou el bibène, un hommage à la jeunesse algérienne en quête d'ailleurs...
En somme, ce rendez-vous musical, dédié à plusieurs styles musicaux, a permis à six groupes de jeunes musiciens toulousains et à dix groupes algériens de partager des moments musicaux et humains à la fois. L'idée du projet Rock Belda date de deux ans déjà. C'est à la suite d'une rencontre entre les initiateurs, Taher Ali de Dynamo de Toulouse et Hakim Lâadjel du groupe D'zaïr, que le projet s'est concrétisé. Pour rappel, Dynamo de Toulouse est une salle de 400 personnes avec 340 dates de concerts sur l'année. C'est une petite entreprise dirigée par un collectif toulousain, composé de plusieurs associations activant dans de nombreuses manifestations culturelles, regroupant des artistes locaux nationaux et internationaux. Hakim, du groupe D'zaïr, se rappelle que le premier contact avec Ali a été via la Toile.
Le premier responsable de Dynamo est venu ensuite à Alger où le groupe D'zaïr lui a proposé des groupes. «Nous voulions faire un échange réciproque de concerts dans nos pays respectifs. Nous nous nous sommes produits en décembre dernier à Toulouse. A Alger, c'était beaucoup plus complexe. Il fallait solliciter un organisme pour la faisabilité.... Dieu merci, l'ONCI a répondu favorablement à notre demande», confie Hakim. Le bilan, selon notre interlocuteur, est plutôt positif : «Je suis content de ce rendez-vous musical. L'échange et le partage étaient au rendez-vous. Nous voulons, par ailleurs, que Rock Belda reste à Alger tout au long de l'année, afin de promouvoir les jeunes artistes et se produire à la salle Atlas. Nous voulons donner la chance à des groupes pas connus et ce, à travers le territoire national. Il ne faut pas oublier que l'Algérie n'a pas encore son festival de rock.»
Abondant dans le même sens, Taher Ali estime que le but a été atteint, l'échange musical et humain réussi : «Après avoir été invité à un voyage initiatique à travers Alger suivi de quatre fabuleux concerts dans une salle mythique, les musiciens toulousains sont repartis chez eux avec l'idée d'une Algérie contemporaine.»
De son côté; le leader du groupe Charly Fiasco, Romain Boule; révèle que les musiciens toulousains ont profité de chaque seconde de leur séjour à Alger : «L'ensemble des musiciens invités au Rock Belda se sont produits en respectant la ligne musicale. J'ai beaucoup apprécié la soirée de hip-hop où j'ai découvert une énergie revendicative de la jeunesse algéroise. Une jeunesse ouverte d'esprit, musicalement et culturellement. J'espère que Rock Belda se pérennisera dans le temps.»
Rock Belda est marqué par trois moments forts. Le premier en décembre dernier, quand des groupes algériens et toulousains se sont produits à Toulouse. Le deuxième à Alger la semaine dernière, et le dernier, dit «match retour», est fixé en juin prochain à Toulouse, avec la présence d'artistes algérois en différents lieux de la scène toulousaine. Ce dernier rendez-vous musical coïncidera avec la Semaine algérienne.


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