Algérie

Partage et sauvegarde du patrimoine



Partage et sauvegarde du patrimoine
Les amoureux de la musique arabo-andalouse ont été gratifié, vendredi dernier, d'un grand spectacle dédié à ce genre musical, avec le remarquable passage des associations « Dar El Gharnatia » de Koléa, et « Ibn Badja » de Mostaganem. Le public de cette édition a ainsi vibré aux rythmes des oud (luth), qanoun (cithare) et autres instruments indispensables à cette tradition, tout en étant transporté par la poésie et les envoûtants refrains de cette musique, chantés en ch?ur par l'assistance. L'ensemble de « Dar El Gharnatia » de Koléa a, notamment, interprété la nouba Sika alors que la formation « Ibn Badja » de Mostaganem a interprété des anciennes qaçidate de la nouba H'ssine, sous des salves d'applaudissements d'un public nombreux. Mohamed Cherif Saoudi, chef d'orchestre de Dar El Gharnatia et son homologue Fayçal Benkrizi de « Ibn Badja » de Mostaganem affirment que leur participation à ce festival vient confirmer et couronner les efforts déployés par ces associations pour la promotion de la musique andalouse et la préservation de cet héritage culturel, afin de répondre aux attentes du public féru de cette musique. Ils ont, à cet égard, souligné que leurs deux associations s'investissent dans l'enseignement de cette tradition de musique andalouse, afin d'assurer la pérennité de cet art, notamment à travers la formation d'un ensemble musical constitué de jeunes pousses. L'association « Dar El Gharnatia » est installée au c?ur de la ville de Koléa. Elle est l'une des plus anciennes institutions de musique andalouse nationale. Fondée en 1972 par un groupe de mélomanes, dignes héritiers culturels des familles musulmanes accueillies par la ville en nombre lors de la chute de Grenade, l'association vise à la sauvegarde et à la promotion du patrimoine artistique andalou algérien. Son école, qui comprend 11 divisions pédagogiques, délivre un enseignement en cinq niveaux, comportant des cours théoriques qui s'ouvrent à l'art andalou en général et sont complétés par des exercices de vocalisation en chorale et des ateliers de maîtrise instrumentale. L'orchestre des cours supérieurs représente l'école musicale andalouse Dar El Gharnatia dans les différentes manifestations culturelles à l'échelle régionale, nationale et internationale. En plus de quarante ans d'existence, elle a participé à toutes les manifestations culturelles nationales de haut niveau et fut notamment primée lors du 2e festival national de la musique sanaâ de 2008. L'association a, par ailleurs, très souvent été sélectionnée pour représenter l'Algérie dans diverses manifestations culturelles à l'étranger (Roumanie, Maroc, Tunisie, Bulgarie, France, Belgique, Hollande, Chine, Andalousie, Qatar...). Depuis 2009, elle organise tous les ans les rencontres « Koléandalouse » et produit très régulièrement des CD de leurs différentes interprétations (7 CD à ce jour). L'association « Ibn Badja » de Mostaganem a été créée en 2002 par d'anciens membres de l'association Nadi El Hilal, l'association Ibn Badja, du nom du musicien, philosophe, homme de sciences et poète arabe, Ibn Badja ou Abou Bakr Mohamed ben Yahya ben as-Sayegh (1085-1138), active depuis sa création dans les domaines culturels avec trois classes en formation (initiation, moyenne et supérieure). L'école compte actuellement une centaine d'élèves. Venus de l'élite de la musique sanaâ de Mostaganem, ses professeurs sont encadrés par le maître Hadj Moulay Ahmed Benkrizi, grande figure de la musique classique algérienne, et par son fils Fayçal, en charge de la classe supérieure de l'école. Surnommé « le rossignol de Mostaganem », cet excellent interprète de hawzi et de laâroubi est également le chef d'orchestre de l'ensemble Ibn Badja. Ensemble réputé, l'association Ibn Badja peut se prévaloir d'un impressionnant palmarès de concerts à travers tout le territoire national et a notamment été distinguée par deux fois au Festival national de musique andalouse sanaâ (2009-2011). Elle a, par ailleurs, participé à plusieurs manifestations culturelles à l'étranger, à Oujda (2009), Tanger (2010) et en France (Institut du monde arabe, 2010).




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