Algérie

Partage de la Terre promise



Partage de la Terre promise
«On ne jouit bien que de ce qu'on partage.» Madame de GenlisQuand la Terre n'est pas embrouillée dans ses éternels conflits économiques et politiques, d'ethnies ou de frontières instables, elle fait face souvent, dans la discrétion la plus complète à des périls beaucoup plus grands. C'est par un entrefilet anodin de la presse écrite qu'on a appris, la semaine dernière, qu'un astéroïde de quelques mètres de diamètre a violemment heurté notre mère nourricière au-dessus de l'Atlantique. La modestie de sa taille a fait que l'intrus vagabond s'est pulvérisé au-dessus de l'océan, nous épargnant ainsi le triste sort qu'ont connu, bien avant nous, les dinosaures. C'est à l'occasion de cet évènement, ma foi, banal par le fait qu'il doit se produire dans l'infini cosmos des milliers de collisions par secondes, plus violentes et plus conséquentes, que l'on a appris que la France, ce doux pays où il faisait si bon vivre avant la nomination du catalan Valls, avait lancé un avis de recrutement pour une prochaine mission sur Mars. 200.000 citoyens ont répondu à ce patriotique appel, faisant vibrer en eux la fibre qui a provoqué jadis un raz-de-marée sur l'Afrique déjà dépeuplée par la chasse à l'esclave. Les services qui s'occupent de la conquête spatiale n'ont retenu que 200 candidatures en se fondant sur des critères qui sont restés secrets pour le commun des mortels.D'abord, il faut préciser que la conquête de Mars, c'est un peu comme le pôle Sud au siècle d'avant: elle n'est ouverte qu'aux nations développées qui ont investi dans la recherche scientifique. Donc, les pays gouvernés par des dictateurs amateurs de harems et d'euros sont exclus de cette course plus qu'olympique. Pas besoin de vous faire un dessin, vous m'avez compris, vous voyez ce que je veux dire: il n'y aura pas là-bas de conflits du genre que connaît la douce France où il faut plusieurs autorisations et des années de mobilisation, de poursuites judiciaires, pour bâtir un lieu de culte: les églises pourront côtoyer les pagodes et les synagogues sans que quelqu'un ait à redire. Ensuite, il faut se féliciter (ou déplorer, selon le point de vue où l'on se place), que l'esprit conquérant du coq gaulois désireux de réchauffer ses ergots sous des soleils exotiques, n'est pas mort et que les douloureuses leçons des aventures africaines, américaines et asiatiques n'ont pas été retenues par les expansionnistes(vous remarquerez que dans «expansionnistes», il y a «sionistes») de tous bords. Car la patrie de Savorgnan de Brazza ne sera pas seule dans la course. Que va-t-il se passer quand les premiers colons équipés de toute leur panoplie guerrière poseront les pieds sur Mars' Deux cas de figure vont se présenter: ou bien, Mars est une planète habitée par de minuscules habitants qui vivent dans des cavernes si profondes que les télescopes les plus puissants n'ont pu les apercevoir et les sondes les plus affinées n'ont pu les détecter, alors on plaint ces pauvres troglodytes qui vont connaître le sort soit, des Indiens d'Amérique, soit des peuples d'Asie et d'Afrique. Ils seront réduits au dénuement le plus complet, verront leur culture interdite et perdue pour le patrimoine galactique. Ils devront alors lutter avec des armes préhistoriques contre les puissances de l'Otan dans une inégale guerre des étoiles ou disparaître comme les Mohicans ou les Guanches...Si Mars est un désert ouvert à tous vents mais riche en ressources minières, les conflits seront d'une autre nature. Les nations «civilisées», après avoir lu les rapports de leurs «Chakib» respectifs, vont se disputer les territoires les plus prometteurs. Il y aura immanquablement dans un premier temps la reproduction des guerres du XIXe siècle jusqu'à un traité de Berlin qui consacrera le partage.Dans un deuxième temps, les nouveaux pieds -noirs de Mars feront de si bonnes affaires qu'ils feront tout pour engager une guerre d'indépendance vis-à-vis de la Terre. Et la révolution continue...




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