Algérie

PARRAINE PAR ALGER Le MNLA et Ansar Dine signent un «accord de partenariat»



Les deux groupes maliens Ansar Dine et le Mouvement national de libération de l'Azawad ont signé hier un accord de «partenariat » parrainé par Alger dans lequel ils réitèrent leur rejet du terrorisme, s'engagent à éviter toute confrontation dans les zones qui sont sous leur contrôle et à œuvrer pour une solution pacifique au Nord-Mali.
Officiellement placé sous l'égide de l'Algérie, l'accord de partenariat se décline sous forme de sept engagements. Il a été ratifié hier par les représentants des deux groupes présents à Alger depuis quelques jours. Ansar Dine et le MNLA s'engagent en vertu de cet accord à «s'abstenir de toute action susceptible d'engendrer des situations de confrontation et toute forme d'hostilité dans les zones qui sont sous leur contrôle et tout mettre en œuvre pour faire respecter cet engagement». Ils font part de leur intention de sécuriser les zones sous leur contrôle à travers la mise en place de forces de sécurité composées des éléments de leurs groupes respectifs, d'agir pour la libération des otages, d'assurer une assistance humanitaire d'urgence aux populations et d'assurer la libre circulation des personnes et des biens. Les deux groupes signataires appellent tous les Maliens à joindre leurs efforts aux leurs afin d'effacer «toutes les déviances et défaillances de gouvernance qui ont conduit à porter atteinte à l'intégrité territoriale et à l'unité nationale du pays» et à unir les efforts pour rechercher une solution pacifique. De quels moyens disposent- ils pour concrétiser leurs engagements ' Mohamed Agh Gharib, le représentant du MNLA, expliquait hier que les deux groupes comptaient exclusivement sur les moyens dont ils disposent pour d'un côté tenter de sécuriser la région et aider à la libération des otages. Rejetant catégoriquement l'option de l'intervention militaire, les deux groupes maliens ont à l'unisson condamné la résolution votée jeudi dernier par le Conseil de sécurité et approuvant l'envoi d'une force internationale au Nord- Mali pour une durée d'une année. L'accord de partenariat signé à Alger, affirment-ils, offre au pouvoir central l'occasion de favoriser le dialogue et la voie pacifique. Pour Bey Dikman, le représentant du MNLA, ce document est la résultante de plusieurs tentatives de rapprochement entre les deux mouvements. Il demande à Alger de poursuivre ses efforts afin de conforter la solution pacifique face aux adeptes de l'intervention militaire. Les représentants des deux groupes présents à Alger se disent «conscients des événements malheureux et tragiques » et se montrent critiques à l'égard du pouvoir central qui «par suite d'une gouvernance défaillante ont conduit à une partition du pays, troublé gravement la paix et la sécurité ». Ils se disent désireux de parvenir «à une solution globale, durable et définitive aux problèmes que rencontre la population Azawad». Tout en appelant au dialogue, ils déterminent le cadre de ce dernier affirmant vouloir «un règlement pacifique, durable et définitif du conflit dans le cadre des principes islamiques en harmonie avec les valeurs authentiques du peuple de l'Azawad et dans le respect de toutes les libertés fondamentales sans distinction ainsi que des règles universelles des droits de l'Homme». Le représentant d'Ansar Dine avertit cependant : pas question de négocier par rapport à l'application de la Charia. Mohamed Agh Gharib est formel : «La Charia, ça ne se négocie pas», dit-il en réponse à une question d'un journaliste. Il ajoute qu'il serait «malséant» de demander au mouvement d'y renoncer. Et d'ajouter qu'il s'agissait là d'un débat interne au Mali qui aura lieu «le moment voulu».


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